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Berges de Seine : la maire de Paris entre arrêtés et coups d’arrêt

La cour administrative d'appel a confirmé une première décision qui annulait l'arrêté municipal fermant les berges à la circulation automobile. Entretemps, la mairie en avait pris un second, attaqué lui aussi.
Sur les berges de Paris, en septembre 2017. (Photo Ludovic Marin. AFP)
publié le 22 octobre 2018 à 20h56

Reverra-t-on un jour des voitures filer sur ce qui s'appelait «la voie express rive droite» ? La décision rendue par la cour administrative d'appel de Paris semble aller dans ce sens, puisqu'elle confirme un premier jugement du tribunal administratif intervenu en février. Les magistrats avaient alors estimé que l'étude d'impact environnemental accompagnant l'arrêté de fermeture à la circulation automobile n'était pas assez approfondie. Autrement dit, la mairie n'avait pas apporté la preuve que sa mesure améliorerait la qualité de l'air.

Cette décision était une victoire pour les adversaires de cette modification urbaine, parmi lesquels des associations d'automobilistes et l'Association des maires d'Ile-de-France, et des politiques, tels Jean-François Legaret, maire (LR) du Ier  arrondissement et Valérie Pécresse, la présidente (LR) de la région. Bien que n'ayant aucune compétence légale sur cette affaire de voirie parisienne, l'élue avait poussé le combat jusqu'à faire étudier par l'Institut d'aménagement et d'urbanisme de la région d'Ile-de-France des solutions alternatives.

Problème : depuis octobre 2016, date de la création de l’aire piétonne, les berges sont tranquillement prises d’assaut par les promeneurs et les cyclistes. Et devant ce succès, il devenait de plus en plus difficile pour les provoitures de batailler pour la reconquête de l’asphalte. Au demeurant, Pécresse ne se serait pas associée à la procédure d’appel, assure-t-on dans l’entourage de la maire de Paris. Ainsi, bien que fragilisée juridiquement, Anne Hidalgo s’est-elle sentie suffisamment soutenue dans l’opinion parisienne pour prendre un deuxième arrêté de fermeture, fondé cette fois-ci sur la protection du patrimoine. Les berges sont inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco.

Premier adjoint d'Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire a d'ailleurs indiqué que le deuxième arrêté avait été «élaboré» avec l'Unesco. Ce texte a été lui aussi attaqué au tribunal administratif et le jugement devrait être rendu jeudi. Lors d'une conférence de presse montée dans l'urgence, Emmanuel Grégoire a fait remarquer : «Les conclusions du rapporteur public nous étaient favorables.» Ajoutant : «Nous n'avons pas épuisé toutes les voies juridiques.» Et de conclure : «A jeudi !»