La droite lyonnaise n'aura pas tergiversé longtemps. Moins d'un mois après le retour surprise de Gérard Collomb, Les Républicains (LR) s'organisent en vue des municipales de 2020, avec à leur tête Etienne Blanc, proche de Laurent Wauquiez. «Oui, je suis candidat […] chacun sent qu'il y a une forte attente d'alternance à Lyon», déclare ce jeudi le futur adversaire de Collomb dans les colonnes du Figaro. Vice-président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Blanc mènera un «combat symbolique» pour «essayer de reprendre une ville perdue depuis 2001 à cause de nos divisions», se félicite le président de la fédération LR du Rhône, Alexandre Vincendet.Et peu importe si le futur candidat, qui doit officialiser sa candidature dans les jours qui viennent, est un quasi-inconnu pour les Lyonnais. A 64 ans, le maire de Divonne-les-Bains a fait l'essentiel de sa carrière d'avocat dans l'Ain, où il a été député durant treize ans avant d'être nommé premier vice-président de la région, fin 2015. Depuis trois ans, à son poste d'adjoint aux finances, ce spécialiste de la simplification administrative a su faire valoir ses qualités de diplomate pour déminer les prises de position outrancières de son patron. Même l'entourage de Wauquiez le reconnaît : «Etienne Blanc incarne la droiture, il a le sens du dialogue, il aime les débats de fond.»
Pour l'adjoint aux finances de la ville et de la métropole de Lyon, Richard Brumm, fidèle de Gérard Collomb, bien que sarkozyste revendiqué, Blanc est «un homme ouvert, qui correspond à la mentalité modérée lyonnaise». Et donc un «bon candidat pour la droite».Il reviendra donc à Etienne Blanc «d'ouvrir le plus grand possible ses bras au centre, à la société civile et à la périphérie lyonnaise», espère Alexandre Vincendet. Histoire de faire oublier un héritage encombrant. Car c'est à Charles Millon, dont il est resté proche, qu'Etienne Blanc a succédé en tant que député de l'Ain. «Ce n'est pas tout à fait un hasard si Blanc s'est retrouvé bras droit de Wauquiez à la région, rappelle un juppéiste lyonnais. Il est compatible avec les réseaux de Charles Millon, il aura le soutien de cette vieille droite qui compte encore ici. Et là, est-ce qu'il apparaîtra toujours comme un homme d'union ?»
Entre une droite qui surjoue le rassemblement et une fronde qui s’organise dans son propre camp, Gérard Collomb aura fort à faire pour s’imposer. L’ex-ministre de l’Intérieur devra également composer avec un autre adversaire. Pour la première fois depuis 2001, il pourrait retrouver face à lui une liste de gauche réunissant écologistes, communistes et socialistes déçus de son troisième mandat.