Tout ce qui n'est pas explicitement interdit est-il autorisé ? Quand les utilisateurs de trottinettes électriques montent sur les trottoirs, apparemment, ils pensent que oui. Avec la future loi d'orientation sur les mobilités, il va leur falloir changer d'attitude. La ministre des Transports Elisabeth Borne l'a dit en répondant à la question d'un député mardi : «Nous ne pouvons pas laisser des véhicules circulant à 30 km/h sur les trottoirs.»
Et s'ils roulent moins vite ? En posant sa question, le député centriste Stéphane Demilly a rappelé que la règle actuelle du trottoir oblige à respecter «l'allure du pas», soit 6 km/h, ce qui lui a permis d'ironiser sur «les moyens à mettre en œuvre pour faire respecter cette vitesse».
Rien d'aussi absurde n'étant prévu, les trottinettes, gyropodes, monoroues, hoverboards et autres inventions à propulsions électriques vont désormais entrer dans «une nouvelle catégorie de véhicules dans le code de la route, a annoncé la ministre. Ces engins pourront circuler sur les pistes, les bandes cyclables et dans les zones 30». Quelques jours plus tôt, au salon des mobilités Autonomy, Elisabeth Borne disait déjà : «Nous allons les mettre sur la chaussée.» Pour le détail des autorisations, voir en mairie. «Nous allons donner aux maires la possibilité d'adapter les règles en tenant compte de la situation locale», a-t-elle ajouté à l'Assemblée.
Y a-t-il du nouveau sous le soleil urbain ? A vrai dire, pas tellement. Le sort de la trottinette électrique sera bien davantage transformé le jour, sans doute pas si lointain, où une norme européenne viendra spécifier ses caractéristiques techniques, et en particulier sa vitesse maximale. Pour le moment, à 30 km/h, sans casque, sans gants et sans suspension, c'est la grande aventure.