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UPR

Asselineau réunit ses troupes en vue du «Frexit»

François Asselineau pendant le débat, à salle des fêtes de Vallères, samedi. (Photo Guillaume Binet. Myop pour Libération)
par Tristan Berteloot et Guillaume Binet. MYOP
publié le 26 octobre 2018 à 19h56

Le président de l’Union populaire républicaine (UPR), François Asselineau, qui avait été candidat à la présidentielle 2017 et avait réalisé un score honorable de 0,92 %, sera tête de liste aux élections européennes. Le haut fonctionnaire tiendra ce week-end près de Tours une université d’automne, où «près de 1 000 personnes sont attendues», a fait savoir son équipe à la presse. Parmi elles, il y aura l’essayiste Emmanuel Todd, invité à débattre avec François Asselineau sur scène. La chose sera animée par le youtubeur Aurélien Enthoven, 17 ans, fils de Carla Bruni et Raphaël Enthoven, qui est adhérent UPR (toujours selon le service de presse).

L'UPR est une formation peu connue du grand public. Elle n'aime pas trop les médias «traditionnels», que ses sympathisants, qu'ils accusent de censure envers leur champion, qualifient de «masse-médias»François Asselineau s'adresse donc plutôt à ses fans via de longues vidéos publiées sur son site internet. Le mouvement verse aussi un peu dans le complotisme. Pour ses 10 ans (l'année dernière), l'UPR avait invité des «journalistes indépendants» de 21st Century Wire, un site conspirationniste sur lequel on peut lire par exemple que Hitler a en fait fui en Argentine à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

François Asselineau prône la sortie de la France de la zone euro. En cela, il sera en 2019 candidat du «Frexit». Un créneau qu’est en train d’emprunter à son tour l’ancien numéro 2 du Front national (aujourd’hui Rassemblement national) Florian Philippot, ce qui crée des tensions entre les deux hommes. Philippot, qui a fondé l’année dernière sa formation Les Patriotes, aurait tenté de contacter Asselineau à plusieurs reprises, pour discuter. Mais l’autre refuse. Il dit : «Florian Philippot a essayé de me joindre via ses seconds couteaux. Il n’a jamais essayé de m’appeler directement, et ne m’a pas fait de demande d’audience écrite.» Asselineau pense surtout que l’ancien frontiste ne parviendra pas à réunir les sommes nécessaires pour sa campagne européenne (on estime à 500 ou 700 000 euros le montant minimum nécessaire pour une telle campagne, même si la somme avoisine souvent le million d’euros), ce qui signerait sans doute sa mort politique. François Asselineau croit, lui, en ses chances : «Pendant la présidentielle, lors du débat, je les ai tous mis K.O., c’est moi qui connaissais tous les traités.»