Sans surprise, à l’issue d’un conseil municipal extraordinaire, Gérard Collomb devrait retrouver ce lundi sa place de maire de Lyon, quittée en mai 2017 pour devenir numéro 2 du gouvernement macronien. Au cours de cet interlude parisien, le ministre de l’Intérieur avait confié les rênes de la ville et de la métropole à deux inconditionnels, Georges Képénékian et David Kimelfeld. L’un a très vite renoncé à son siège de premier édile, le second rechigne en revanche à quitter son poste avant les élections de 2020, les premières au suffrage universel pour la collectivité créée en 2015.
Ce lundi, celui qui s'apprête à briguer un quatrième mandat va donc renouer avec une majorité acquise à la mairie, malgré quelques défections : dès son retour, les élus EE-LV lyonnais ont en effet annoncé qu'ils ne seraient plus partie prenante d'un exécutif dirigé par Gérard Collomb, fustigeant dans un communiqué «les propos qu'il a tenus lors du vote de la loi asile et immigration, […] inacceptables». Les Verts ont également dénoncé l'absence «de projet politique de transition écologique de la ville».
Dans l'opposition, c'est Denis Broliquier, maire Les Indépendants (centre droit) du IIe arrondissement, qui mène la charge, doutant de la «sincérité du scrutin» de ce lundi. L'élu remet en cause les modalités du vote (sans bulletins imprimés ni obligation de passer par l'isoloir) qui pourraient annihiler toute velléité d'émancipation des membres de la majorité actuelle. Le 23 octobre, les présidents des cinq groupes qui la composent ont assuré dans un communiqué «leur soutien au projet porté en 2014 par Gérard Collomb et son équipe». Ensemble, ils réunissent 46 élus sur les 72 sièges du conseil municipal. «Personne n'osera aller à l'isoloir, prédit un ex-socialiste passé à LREM. Comme les bulletins seront écrits à la main, au milieu des autres qui pourront regarder ce que marque le voisin, je dirais 46 voix pour Collomb…»