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Libération

Collomb gagne une bataille, mais pas la guerre

par Maïté Darnault, correspondante à Lyon
publié le 5 novembre 2018 à 20h26

Il a retrouvé son écharpe tricolore fétiche. Une heure après le début du conseil municipal extraordinaire de lundi, Gérard Collomb a été réélu maire de Lyon, avec 41 voix sur les 49 bulletins glissés dans l’urne.

Hormis ces 49 suffrages exprimés, 13 élus présents ont choisi de s’abstenir, 10 bulletins blancs ont été comptabilisés et une absence a été remarquée : celle de Thierry Braillard. L’ancien député du Rhône, en théorie toujours conseiller municipal, n’a pas digéré sa défaite aux législatives et la trahison de Collomb, qui lui avait finalement préféré un candidat La République en marche. Lundi, il n’a même pas daigné se faire représenter.

L'opposition s'en est donné à cœur joie dans les interventions qui ont suivi le vote : le groupe du Rassemblement national (ex-FN) a conspué le «modèle d'un socialisme ripoliné au bout de lui-même», tandis que celui de La France insoumise a déploré «[des] paroles et [des] actes ces derniers mois plus bleu Marine que roses». Du côté de LR, on s'est livré à «un petit voyage dans le temps», égrenant le «lot de promesses oubliées» par Collomb depuis 1977, date de sa première entrée à la mairie. Les socialistes ont pour leur part souligné que leur soutien d'aujourd'hui «n'est pas un engagement pour les élections municipales de 2020».

La discorde au sein de la majorité retrouvée de Collomb reste marginale mais existe bien : pour conquérir son trône, celui qui règne avec autorité sur la ville depuis 2001 comptait sur les 46 voix (dont la sienne) réunies par les cinq groupes qui le soutiennent. Or les résultats indiquent que cinq membres de ses troupes ont préféré voter blanc. Aucun doute que les dissidents devraient être rapidement recherchés et sermonnés.