Rien à voir avec le foot, plutôt une histoire de tableaux de maître, mais le hasard du calendrier est malicieux. Mardi matin, Dmitri Rybolovlev, propriétaire de l'AS Monaco, était placé en garde à vue par la justice monégasque, menottes aux mains en milieu de journée, selon plusieurs témoignages recueillis par Libération. Quelques heures avant le match Monaco-Bruges.
Collusion entre son avocate et des policiers
L'oligarque russe installé sur le Rocher est mis en cause dans le différend l'opposant à son marchand de tableaux, le suisse Yves Bouvier. Le premier avait marqué quelques points à domicile, obtenant l'arrestation du second en 2015. Depuis, la justice monégasque paraît faire machine arrière. Et pour cause : de multiples messages font état d'une collusion entre l'avocate du milliardaire, Tetiana Bersheda, et des policiers enquêteurs, du genre : «On se voit pour évoquer tous les points du dossier», «cela m'a fait très plaisir de déjeuner avec vous»…
La justice monégasque, manifestement furieuse de passer pour bananière, semble désormais soucieuse de se refaire une virginité. L'an dernier, l'avocat de Bouvier, Me Szpiner, dénonçait un «traquenard judiciaire à Monaco». Les ruades de ce dernier avaient été initialement évacuées au motif d'une «collusion certes alléguée», mais «non établie» entre les enquêteurs et l'oligarque. Désormais, avec la garde à vue de Rybolovlev, sous l'égide d'un juge d'instruction manifestement indépendant, il est plutôt question de refaire non pas le match mais l'histoire.