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Justice

Sursis probable du tribunal pour boucler le dossier Ascoval

La justice devrait accorder quelques semaines supplémentaires au candidat à la reprise du sidérurgiste, afin qu'il présente l'offre la plus solide financièrement.
Blocus des ouvriers d'Ascoval contre la fermeture de leur usine, à Saint-Saulve, le 26 octobre. (Photo Marie Rouge pour Libération)
publié le 6 novembre 2018 à 18h06

Le tribunal de grande instance de Strasbourg devrait vraisemblablement faire preuve de patience, mercredi, dans le dossier de la reprise d’Ascoval, ce producteur d’acier en difficultés de la périphérie de Valenciennes dont l’actionnaire, le groupe Vallourec, a jeté l’éponge en estimant qu’il ne pouvait plus assumer ses pertes. Depuis, le ministère de l’Economie se démène pour trouver un repreneur afin d’éviter la fermeture du site et le licenciement des effectifs. L’entourage du ministre Bruno Le Maire a ainsi contacté une centaine de repreneurs potentiels pour ne recevoir qu’une seule réponse positive.

C’est pour laisser le plus de chances à cet unique candidat au rachat des actifs d’Ascoval que toutes les parties concernées par ce dossier devraient solliciter le tribunal lors de l’audience programmée mercredi pour statuer sur l’avenir de cette entreprise de 281 salariés, afin qu’il accorde quatre à cinq semaines de délai supplémentaire. Cette période devrait être mise à profit par le repreneur, la société Altifort, pour peaufiner son plan financier. Selon un audit réalisé par le cabinet Roland Berger, il faudra débourser 180 millions au total pour sauver Ascoval. Ce qui signifie que le groupe Altifort devra mettre sur la table 25 millions d’euros, auxquels s’ajouteraient 20 millions d’euros apportés par des fonds d’investissement ou des banquiers dont le nom n’est cependant toujours pas connu.

De son côté, l’Etat se fendrait d’un chèque d’une trentaine de millions d’euros, via la Banque publique d’investissement (BPI) ou la Caisse des dépôts. Le solde serait apporté par les collectivités locales et le repreneur pourrait en outre récupérer, pour un prix symbolique, le stock d’acier déjà produit. Selon une source proche du dossier, la totalité des 281 emplois seraient préservés et 114 seraient potentiellement créés, dans la mesure où l’aciérie doit impérativement augmenter sa production pour parvenir au seuil de rentabilité.