Menu
Libération

Pouvoir d’achat : les socialistes simulent l’impact à la pompe

publié le 7 novembre 2018 à 20h56

«Alors Joël, tu as une ou deux voitures ? Tu consommes combien de litres par an ?» Face aux journalistes, la présidente des députés socialistes à l'Assemblée, Valérie Rabault, prend comme cobayes ses camarades Joël Aviragnet, député de la Haute-Garonne, et Michèle Victory, sa collègue de l'Ardèche, pour tester le «simulateur pouvoir d'achat» mis en ligne sur le site de son groupe. Pour la seconde et ses 2 000 litres de diesel consommés chaque année, c'est, selon le compteur des socialistes, 182 euros de taxes supplémentaires par rapport à 2017, 331 euros en 2019 et 725 en 2022. «Sur le quinquennat», insiste Rabault, ce sera près de 2 350 euros de taxes supplémentaires que Michèle Victory aura, tout cumulé, réglé à la pompe.

Souvent relégués au second plan par la rhétorique des insoumis dans les batailles budgétaires, les députés socialistes ont choisi d'investir le champ de bataille du pouvoir d'achat et - donc - de la hausse de la fiscalité sur les produits énergétiques pour se faire entendre. Ça tombe bien : Emmanuel Macron est quotidiennement interpellé sur la hausse des carburants et les oppositions appellent le gouvernement à revenir sur les augmentations de taxes sur l'essence et le diesel prévues chaque 1er janvier jusqu'en 2022. «Nous avions déjà dénoncé ces augmentations l'année dernière», rappelle Valérie Rabault, démontrant, graphique à l'appui, que si la gauche a initié la hausse de la Contribution climat énergie - taxe carbone mise en place par les socialistes en 2014, qui se répercute sur les prix des carburants - celles décidées par la nouvelle majorité dans le budget 2018 sont plus importantes : un ménage avec deux adultes et deux enfants, qui se chauffe au fioul et se déplace en diesel, paiera, selon les calculs socialistes, 576 euros de taxes (hors TVA) de plus.

«La transition énergétique ne peut pas être payée par les ménages les moins aisés», ajoute Rabault, appuyée notamment par sa camarade Christine Pirès-Beaune, députée du Puy-de-Dôme. Cette dernière insiste sur les «salariés, et notamment les femmes», qui «travaillent en césure, en coupures» et ne peuvent pas faire sans leur voiture.