Une tape sur l'épaule. «Ça va continuer, nous allons y arriver, on y croit.» Bruno Le Maire était en mission dès 7 h 30 jeudi à Ascoval. L'aciérie de Saint-Saulve (Nord) reste menacée de fermeture : 281 emplois sont en jeu. Objectif pour le ministre de l'Economie : montrer qu'il est mobilisé sur le dossier social chaud du moment.
Les ouvriers ne s'y trompent pas : «S'il y vient, ce n'est pas pour rien», lâche Samuel, plus optimiste sur l'avenir de son usine qu'il y a un mois. «Maintenant l'Etat est derrière nous, et Altifort arrive à trouver des commandes.» Le repreneur, un groupe franco-belge, mouille en effet la chemise. Car Altifort a abandonné l'idée que le fabricant de tubes Vallourec, actuel propriétaire avec 40 % du capital, se fournisse encore pendant dix-huit mois chez Ascoval, le temps nécessaire pour construire un nouveau laminoir produisant des tubes d'aciers pour l'automobile. Altifort a donc besoin de décrocher tout de suite des marchés.
Après deux heures de visite, Le Maire énumère les défis à relever avant le 12 décembre, date fixée par le tribunal de Strasbourg pour se prononcer sur l'avenir d'Ascoval : boucler le plan de financement et remplir le carnet de commandes. Avec Vallourec, il faudra aussi s'accorder sur la rénovation du bâtiment du nouveau laminoir (12 millions d'euros) et le règlement du passif social, des compteurs temps à solder (6 millions d'euros). Tout sécuriser au maximum. L'idéal serait d'offrir à Ascoval un filet de sécurité de vingt-quatre mois, précise un conseiller de Le Maire. Achever ce plan de sauvetage, «nous allons y travailler tous les jours», a promis ce dernier. «Nous avons un engagement ferme et définitif du ministre», se réjouit Olivier Burgnies de la CFDT. Façon de prendre date.