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Libération
Récit

Mairie de Paris : de gauche à droite, les ambitions se ramassent à la pelle

Si les socialistes misent sur la réélection d’Anne Hidalgo, et les insoumis sur Danielle Simonnet, la compétition fait rage à LREM. De son côté, LR se cherche une figure de proue.
Danielle Simonnet pourrait être la candidate de La France insoumise. (Photo Thomas Samson. AFP)
publié le 13 novembre 2018 à 20h16

Face à l'inflation de candidatures à la mairie de Paris (officielles ou potentielles, à droite ou à gauche), l'équipe d'Anne Hidalgo garde son calme. L'édile entend rester à son poste «le plus longtemps possible», et entrer en campagne «le plus tard possible», à la fin du printemps. «Elle doit rester à distance du marigot», théorise un de ses proches. Pour occuper le terrain, un collectif de citoyens et de personnalités chargé de phosphorer pour nourrir son futur programme municipal intitulé «Paris en commun» doit être lancé début décembre.

«Remontada»

Après la présidentielle et jusqu'à la démission du premier adjoint Bruno Julliard mi-septembre, «il y a eu un gros doute dans nos rangs, reconnaît un adjoint. Les gens étaient déboussolés par la nouvelle donne politique, mais les plaques tectoniques traditionnelles sont en train de se remettre en place». Pour un socialiste, qui mise sur une «remontada» de la maire après les fiascos Vélib et Autolib, «beaucoup d'opposants, c'est plutôt bon pour nous».

C'est au sein de LREM que la compétition est la plus féroce. Seuls deux prétendants avancent à visage découvert : l'ex-adjoint aux Finances d'Anne Hidalgo Julien Bargeton, sénateur de Paris, qui a déclaré ses intentions le 16 septembre, et le député de l'Essonne Cédric Villani. De quoi pimenter les relations avec les figures de la macronie qui se préparent officieusement à relever le gant, comme le secrétaire d'Etat chargé du Numérique, Mounir Mahjoubi, le député Hugues Renson, et surtout Benjamin Griveaux. A défaut d'avoir le soutien explicite d'Emmanuel Macron, le porte-parole du gouvernement a obtenu le blanc-seing de l'Elysée pour superviser les propositions de campagne. Peu désireux de quitter le gouvernement, ni Griveaux ni Mahjoubi n'ont encore officialisé leur ambition. Tous deux la mettent même un peu en sourdine et disent se consacrer «pleinement à leur tâche de ministre». De quoi renvoyer les règlements de comptes entre marcheurs à l'après-scrutin européen.

Défaites

Camarade de promotion d'Emmanuel Macron à l'ENA, ancien conseiller com de Bertrand Delanoë puis de François Hollande, Gaspard Gantzer rêve lui aussi de Paris. Affilié à aucune organisation politique, il a lancé le 11 octobre son propre mouvement, «Parisiens, Parisiennes», pour tenter de fédérer les énergies citoyennes «quartier par quartier» jusqu'au début 2019. «On jugera au printemps si on a les bonnes idées et les bonnes personnes pour se lancer», dit le quadra.

A gauche, en plus de la candidature de Julien Bayou, les insoumis sont quasiment en ordre de bataille derrière la candidature de la conseillère de Paris Danielle Simonnet. Persuadé de la future alliance entre écolos, communistes et Hidalgo, le parti de Jean-Luc Mélenchon se voit en unique alternative pour l’électorat de gauche.

Du côté du parti Les Républicains, c'est peu dire qu'on botte en touche. «Les européennes sont déjà assez compliquées comme ça, vous ne voulez pas qu'en plus on se mette sur les municipales parisiennes», élude un cadre. La droite parisienne souffre cruellement d'un manque de figure de proue depuis des années et LR n'exclut pas d'organiser des primaires avec l'espoir de propulser son candidat à l'assaut de l'Hôtel de ville, après les défaites successives de Françoise de Panafieu et de Nathalie Kosciuscko-Morizet. Certains sont déjà sur les rangs. A commencer par Rachida Dati, députée européenne et maire du VIIe arrondissement. «Rachida pêche avec un filet à mailles fines. Elle se déclare candidate à tout en espérant bien obtenir quelque chose à la fin», ironise un élu parisien. Ancien porte-parole de Panafieu, Pierre-Yves Bournazel s'est aussi lancé dans la course. Député de Paris, il vient des rangs LR mais a rejoint «Agir», parti de centre droit qui soutient Macron.