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Libération

La droite soutient l’héritier de Valls

Venu des rangs socialistes, Francis Chouat a le soutien de LREM et de la droite locale, mais pas de LR, qui présente son candidat.
Le maire d'Evry Francis Chouat, en 2017. (Bertrand Guay.AFP)
publié le 14 novembre 2018 à 21h06

Comme dirait Edouard Philippe, c'est un peu le «bololo» électoral en Essonne. Comprendre le bazar. A gauche, mais aussi au centre et à droite. Rembobinons. Après avoir pris la succession de Manuel Valls à la mairie d'Evry, Francis Chouat tente le doublé avec la législative partielle de dimanche : décrocher le siège de député laissé vacant par l'ancien Premier ministre.

Venu des rangs socialistes, Chouat a le soutien mais pas l’étiquette de La République en marche (comme Valls en 2017). Sauf que, contrairement à son ami parti tenter sa chance à Barcelone, il n’aura pas de marcheur dissident dans les pattes : Jean-Luc Raymond roule pour lui cette fois. Histoire de ne pas offrir de prise aux insoumis ni braquer les projecteurs sur ce scrutin partiel qui survient à un moment compliqué pour la majorité, aucun membre du gouvernement ou dirigeant de LREM n’est venu faire campagne pour Chouat, qui bat le rappel sur le terrain dans l’espoir de mobiliser le plus d’électeurs possible.

Là où la tectonique politique se complique, c’est que Chouat a aussi l’imprimatur de tous ses adjoints municipaux (Gauche plurielle), du Modem d’Evry et de la section du Parti socialiste local. Mais aussi, très officiellement, de tous les maires de droite de la circonscription, alors même que le parti Les Républicains (LR) aligne un candidat en la personne de Jean-François Bayle, adjoint au maire LR de Corbeil-Essonnes, Jean-Pierre Bechter. En 2017, Bayle avait recueilli 11,9 % des voix. Bechter, bras droit puis successeur de Serge Dassault à Corbeil-Essonnes, s’est mis en congé de LR pour soutenir Francis Chouat, qui a pris une autre de ses adjointes comme suppléante, Tracy Keita.

Elu en 2014 avec la casquette LR qu’il n’a plus aujourd’hui, le maire de Courcouronnes, une commune qui doit prochainement fusionner avec Evry, Stéphane Beaudet, vote lui aussi Chouat. Ce qui alimente la théorie d’un Yalta entre élus Macron-compatibles de l’Essonne : à Chouat l’Assemblée, à Beaudet la future ville jumelée.