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Libération
Au fil du week-end

«Gilets jaunes» : la mobilisation en recul après «une nuit agitée» et 409 blessés

La mobilisation a touché tout le territoire jusque dans la nuit de samedi à dimanche, mais le bilan humain est lourd. A suivre au fil du week-end sur «Libération».
Manifestation des gilets jaunes avenue des Champ-Elysées, le 17 novembre. (Photo Marc Chaumeil pour Libération)
publié le 17 novembre 2018 à 10h04
(mis à jour le 18 novembre 2018 à 12h19)

Samedi, les «gilets jaunes» se sont rassemblés pour bloquer routes et points stratégiques à travers le pays lors d'une «mobilisation générale» citoyenne inédite contre la hausse des prix des carburants. Cette initiative née sur les réseaux sociaux inquiète le gouvernement. Dimanche, une quarantaine de points de blocages subsistaient. Suivez la mobilisation, au fil du week-end, sur Libération.

12h. La mobilisation recule

Il ne reste que quelques points de mobilisation en France ce dimanche. À Caen, deux blocages du périphérique ont été levés en matinée par les forces de l'ordre à cause des événements de la nuit (dégradation de radar et feux de palettes). En région parisienne, des journalistes de l'AFP ont constaté une «opération parking gratuit» à Disneyland, où des «gilets jaunes» surmotivés expliquent avoir «posé une semaine de vacances pour continuer» les jours prochains. Une poche de résistance subsiste aussi dans le Vaucluse, avec une opération escargots de motards sur la Nationale 7 et des barrages sur l'autoroute A7 gênant l'entrée à Orange, Avignon et Bollène.

Ailleurs et en vrac, il y a encore des manifestants à Chalon-sur-Saône, à Rennes, à Montélimar, sur le Pont d’Aquitaine à Bordeaux, ou au péage du Boulou entre Perpignan et la frontière espagnole.

10h30. L’Élysée muet

On n'a entendu ce week-end ni le Premier ministre Edouard Philippe – c'est lui qui avait annoncé mercredi des mesures d'accompagnement aux ménages – ni le président Emmanuel Macron, qui est ce dimanche en déplacement à Berlin. Depuis le début de la mobilisation, Christophe Castaner reste seul aux micros des médias et s'en contente, rapporte l'AFP : «Chacun était à sa place hier, j'étais en lien permanent avec le président de la République et avec le Premier ministre pour les informer des questions de sécurité». Il déplore que «personne n'a(it) voulu discuter, négocier» côté manifestants.

Dimanche 9h. Une nuit agitée

3 500 personnes sont restées mobilisées dans la nuit, a annoncé ce dimanche matin, sur RTL, Christophe Castaner. La nuit a été «agitée» par endroits, avec «des agressions, des bagarres, des coups de couteau» et «beaucoup d'alcool» dans certains sites de blocage selon le ministre de l'Intérieur, provoquant des «comportements idiots qui peuvent pousser à la violence». 150 groupes de manifestants environ comptent reconduire le mouvement, et une quarantaine de blocages persistent ce dimanche selon Vinci Autoroutes, comme au péage du Capitou, sur l'A8, dans le Var.

Selon le nouveau bilan du matin, on a dénombré 287 710 manifestants samedi sur 2034 lieux à travers la France. Les forces de l'ordre ont interpellé 282 personnes dont 73 cette nuit, entraînant 157 placements en garde à vue. On compte également 409 blessés dont 14 grièvement, et dont «28 policiers, gendarmes, motards, pompiers» selon Christophe Castaner.

Samedi 19h. Dernier bilan de la journée : 283 000 manifestants, 1 mort, 227 blessés

Près de 283 000 manifestants ont participé samedi aux différents blocages organisés par les «gilets jaunes» partout en France qui ont provoqué la mort d’une personne et blessé 227 autres, a annoncé le ministère de l’Intérieur.

Sept personnes sont gravement blessées, dont un policier, a précisé le ministère alors que plus 200 points de blocages n’avaient pas encore été levés en début de soirée.

18h. À Rennes, déblocage de la rocade après la réception d’une délégation à la préfecture 

Après la réception d'une délégation à la préfecture de Rennes, les gilets jaunes s'acheminaient vers un déblocage de la rocade de la ville, occupée depuis la mi-journée. «Nos revendications ont été écoutées et il n'y a pas de raison qu'on bloque davantage», a déclaré Benoit Rotrou, chauffeur routier de 29 ans et un des porte-paroles du mouvement. Parmi ces exigences, qui auraient été transmises au gouvernement, figuraient «un allègement de la pression fiscale», la revalorisation du travail par rapport au régime du chômage et la création d'une «assemblée citoyenne» afin que de simples citoyens puissent s'exprimer sur les lois discutées à l'Assemblée nationale.

Au total environ 5000 gilets jaunes auraient participé à la journée d'action à Rennes où aucun incident n'a été signalé. De nombreux barrages et opérations escargots se sont déroulés dans les villes bretonnes. Deux policiers ont été blessés à Quimper après avoir été «volontairement» percutés par un véhicule des manifestants, selon la préfecture. Benoît Rotrou a indiqué que les gilets jaunes étaient prêts à d'autres manifestations s'ils n'obtenaient pas de réponses à leurs revendications. P-H. A. à Rennes (Ile-et-Vilaine)

17h50. Jean-Luc Mélenchon entonne la «Marseillaise» devant l’Assemblée

Le leader de la France insoumise a pris part à Paris à la mobilisation des «gilets jaunes», entonnant même la Marseillaise devant l'Assemblée nationale, dans une vidéo visible sur Twitter.

17h45. Des centaines de manifestants repoussés des abords de l’Elysée

Des «gilets jaunes» manifestent avenue des Champs-Elysées. Photo Marc Chaumeil pour Libération

A Paris, des centaines de manifestants ont tenté de s’approcher du palais de l’Elysée, rue du Faubourg Saint-Honoré, avant d’être dispersé par les forces de l’ordre avec des gaz lacrymogènes. D’après notre photographe Marc Chaumeil sur place, certains sont restés dans les alentours, dans le calme. Un «gilet jaune» a tenté de contacter l’Elysée, sans succès.

17h30. Nouveau bilan : 244 000 manifestants selon le ministère de l’Intérieur

Le ministère de l’Intérieur a communiqué les derniers chiffres de la mobilisation des «gilets jaunes» ce samedi : «on dénombre 244 000 personnes à travers la France, 274 manifestations sont terminées, 1 personne est décédée, et 106 ont été blessées, dont 5 gravement. Les forces de l’ordre de l’ordre ont procédé à 52 interpellations, ayant donné lieu à 38 garde-à-vue. À Paris, environ 1 200 personnes sont actuellement regroupées dans le secteur de la Concorde, protégé par un dispositif de sécurité.»

17h. A Quimper, deux policiers blessés, les forces de l’ordre font usage de lacrymogène

Deux policiers ont été blessés samedi à Quimper après avoir été volontairement heurtés par un véhicule qui prenait part à la manifestation des «gilets jaunes», a annoncé la préfecture du Finistère dans un communiqué. Les deux policiers ont été pris en charge par les secours, a indiqué la préfecture, sans pouvoir préciser le degré de gravité de leurs blessures. Le conducteur du véhicule a été interpellé.

A 16h30, des heurts opposaient aux abords de la préfecture du Finistère, forces de l'ordre et plusieurs centaines de «gilets jaunes», opposés à la hausse du prix du carburant. «Les forces de l'ordre sont déployées autour de la préfecture et cela nécessite l'emploi de gaz lacrymogène», a indiqué la préfecture à l'AFP sans plus de détail. Un peu plus tôt, à Brest, «une manifestante a été légèrement blessée après avoir été percutée par un véhicule à un barrage filtrant installé à un important rond-point» au nord de la ville, a indiqué la préfecture dans un communiqué. Le préfet a appelé «chacun à faire preuve de responsabilité et de prudence, en veillant notamment à ce que ses actions ne soient pas sources de risques pour les usagers de la route».

16h30. A Dijon, la mobilisation dégénère

Plusieurs milliers de «gilets jaunes» ont convergé samedi après-midi à Dijon pour une manifestation qui a dégénéré et nécessité l’intervention de la police, a appris l’AFP de sources concordantes.

En début d'après-midi entre 5 000 et 6 000 personnes s'étaient réunies devant le Zénith, selon la préfecture, soit l'une des plus fortes mobilisations du pays. Mais des motards sont partis vers le centre-ville alors qu'il était prévu que le rassemblement se dirige vers la rocade et la plupart des manifestants les ont suivis, expliquent à l'AFP les organisateurs. Résultat: les forces de l'ordre ont dû intervenir pour bloquer les manifestants «les plus virulents», indique la préfecture.

Le parking de l'immense centre commercial de La Toison d'Or est lui bloqué par d'autres manifestants. Et il n'y a au final qu'une minorité de manifestants qui ont emprunté l'itinéraire déclaré aux autorités. «A la base, on voulait quelque chose de pacifique. Ça nous a échappé. On le regrette profondément», déclare à l'AFP Annie Gambon, une des quatre organisatrices de la manifestation officielle. Les organisateurs ont appelé à la dispersion peu après 15 heures, sans avoir été entendus.

16h10. Manifestante morte en Savoie : «C’était sa première manif»

Manifestation des «gilets jaunes» au Pont-de-Beauvoisin, le 17 novembre 2018. Photo Etienne Maury pour Libération

Malgré le décès d'une manifestante, percutée par une voiture sur un des ronds-points occupés, les autres «gilets jaunes» au Pont-de-Beauvoisin ont tenu à continuer le mouvement. Le reportage de notre envoyée spéciale en Savoie Maïté Darnault.

16h. Wauquiez : «Un mouvement des Français qui ne doit pas être récupéré»

Laurent Wauquiez est venu soutenir les «gilets jaunes» samedi dans son fief du Puy-en-Velay, expliquant que ce mouvement avait «le droit d'avoir le soutien de tous les élus». «C'est notre devoir à tous d'être à leurs côtés. C'est un mouvement des Français qui ne doit pas être récupéré mais qui a le droit d'avoir le soutien de tous les élus», a déclaré le président du parti Les Républicains, qui ne portait ni le gilet jaune ni sa traditionnelle parka rouge. «Ce qui se passe est injuste parce que ça touche les classes moyennes, ceux qui sont au milieu et qui ont pas d'autres choix», a-t-il estimé.

«J'espère de tout cœur que le président de la République va enfin les entendre» et annuler «cette hausse de taxes», a-t-il ajouté, au milieu de plusieurs centaines de manifestants réunis devant la préfecture au Puy-au-Velay, ville dont Laurent Wauquiez a été maire jusqu'en 2016, avant de devenir président de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

15h30. Olivier Faure : «Ne pas opposer l’écologie et le social»

Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a réagi aux manifestations des «gilets jaunes» ce samedi sur franceinfo : «Je souhaite que cette mobilisation permette une prise de conscience et que le gouvernement entende ce que les Français ont à lui dire. […] Ce que les Français nous demandent, ce n'est pas de chercher à les récupérer, mais qu'on les entende, que l'on réponde à leurs souffrances. Leur revendication, c'est le pouvoir d'achat, mais c'est aussi la justice fiscale. Il faut tout remettre à plat, ne pas opposer l'écologie et le social comme le fait le gouvernement aujourd'hui.»

15h15. À Nice, avec les «gilets jaunes» sans voiture 

Marche des «gilets jaunes» avenue Jean Medecin à Nice le 17 novembre. Photo Laurent CARRE pour Libération

Retraites, CSG, défense du service public… À Nice, certains manifestants ne sont pas concernés par la hausse du prix des carburants, mais viennent défendre d'autres revendications. L'article de notre correspondante Mathilde Frénois.

15h. Mélenchon critique «manipulation» et «dramatisation» de la part du gouvernement

Le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a critiqué samedi, journée de mobilisation des «gilets jaunes», une «manipulation des chiffres de participation» et une «dramatisation» de la part du gouvernement. «Les Français découvrent par millions la manipulation des chiffres de participation et la dramatisation à laquelle se livre le pouvoir à chaque occasion. Bonne école du mépris pour l'information d'État», a tweeté le député des Bouches-du-Rhône, qui soutient fortement le mouvement contre la hausse des prix des carburants.

«Le gouvernement annonce 2 000 rassemblements et 124 000 participants. Faites le calcul: cela fait une moyenne de 62 personnes par rassemblement. Je vous invite donc à publier toutes vos photos de rassemblements pour montrer le nombre», ajoute-t-il, photos de diverses manifestations de «gilets jaunes» à l'appui. «Un immense moment d'auto-organisation populaire est en cours. Le peuple a déjà surmonté les obstacles de la diversion et de la dissuasion. Il va découvrir l'obstination du pouvoir», estime-t-il également sur le réseau social.

14h30. À Paris, le périphérique bloqué, avant les Champs-Elysées 

Des «gilets jaunes» bloquent le périphérique au nord de Paris, le 17 novembre. Photo Marc Chaumeil pour Libération

A Paris, des «gilets jaunes» ont bloqué le périphérique ce samedi matin. Quelques centaines de manifestant ont ensuite bloqué partiellement l’avenue des Champs-Elysée un peu plus tard dans la journée en tentant de se rendre à l’Elysée.

14h15. A Montpellier : «Ils nous ont déplumés. On est tous à poil»

Entre 150 et 200 «gilets jaunes» mettent en place un barrage filtrant à Montpellier, le 17 novembre. Photo David Richard/Transit pour Libération

À Montpellier, comme à Béziers (Hérault), Nîmes (Gard) ou Perpignan (Pyrénées-Orientales), l'autoroute A9 a été visée par de nombreuses actions. Le reportage de notre correspondante Sarah Finger.

14h. À La Réunion, une vingtaine de barrages, tir en l’air d’un conducteur

Un automobiliste a tiré en l'air samedi devant des «gilets jaunes» mobilisés à La Réunion, où une vingtaine de barrages ont été recensés au total, a appris l'AFP de sources concordantes. L'homme «a été identifié et est actuellement recherché», a indiqué le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner à Paris. L'automobiliste a utilisé un pistolet d'alarme, à Saint-Leu (sud-ouest), ce qui a occasionné un «moment de panique», puis a pris la fuite, ont précisé préfecture et gendarmerie.

Quinze des 24 communes de l’île sont concernées par des barrages, selon la Direction régionale des routes. Les premiers blocages ont été installés très tôt samedi matin: le rond-point donnant accès à l’aéroport international à Saint-Marie (nord) a été bloqué en particulier dès 4H00. Les passagers à l’arrivée et au départ ont dû marcher parfois deux kilomètres pour passer le blocage.

13h45. À Calais : «Dites-leur, aux politiques, d’arrêter les dégâts»

A Calais, le 17 novembre 2018, des «gilets jaunes» bloquent un rond-point qui mène à la cité Europe. Photo Aimée Thirion pour Libération

Malgré quelques éclats de voix d'automobilistes énervés et un blessé grave à Arras, l'ambiance est bon enfant aux ronds-points. Où l'on côtoie des électeurs de Le Pen et de Mélenchon. Les organisateurs affirment qu'il s'agit d'un mouvement «apolitique et asyndical». L'article de notre correspondante Stéphanie Maurice.

13h30. À Rennes : «Depuis que Macron a le pouvoir à 100%, tout augmente»

Sur le parking de Lidl de Noyal-Chatillon, près de Rennes, les manifestants ont dénoncé la baisse de leur pouvoir d'achat ciblant le président de la République. «Nous étions de la classe moyenne et nous devenons de plus en plus précaires». Le reportage sur place de notre correspondant Pierre-Henri Allain.

Bilan mi-journée de Castaner

Selon un bilan donné à midi par Christophe Castaner le ministre de l’intérieur, les «gilets jaunes» ont organisé samedi plus de 2.000 rassemblements en France mobilisant 124.000 personnes contre la hausse des taxes sur les carburants. Plusieurs incidents graves ont eu lieu sur des points de blocage dans le pays: une manifestante a été tuée en Savoie et 47 personnes blessées dont trois gravement selon le ministre Christophe Castaner qui a également annoncé 24 interpellations et 17 gardes à vue.

12h. En Haute-Savoie, les forces de l’ordre font usage de gaz lacrymogène 

Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser des «gilets jaunes» qui bloquaient l'accès au viaduc des Egratz à Passy, en Haute-Savoie, a indiqué la préfecture, confirmant une information de médias locaux. «Entre 80 et 100 véhicules s'étaient rassemblés à partir de 8 heures et ont commencé à bloquer un peu avant 8h30», a précisé la même source, indiquant que les manifestants laissaient dans un premier temps passer quelques véhicules.

La situation a évolué vers «un vrai blocage» et les CRS ont fait «un usage de lacrymogènes» face à «quelques personnes assez vindicatives», a précisé la préfecture, ajoutant que cela s'était produit en plein air sans faire de blessé. Les autorités négociaient en fin de matinée avec les organisateurs. «Les gilets jaunes ont été contraints de laisser passer quelques véhicules mais le blocage n'est pas encore levé», selon le quotidien régional Le Dauphiné Libéré.

11h30. À Grasse, un policier «légèrement blessé» après avoir été renversé par un automobiliste

A Grasse, dans les Alpes-Maritimes, un automobiliste a «tenté de forcer un barrage» sur un rond-point, renversant un policier qui a été «légèrement blessé», selon la préfecture. L'homme a été interpellé. Le policier «souffre de contusions légères», a précisé la même source.

11h. A Arras, un automobiliste force un barrage et blesse gravement un manifestant

Un manifestant a été gravement blessé à Arras selon la Voix du Nord. Un automobiliste aurait forcé un barrage au niveau du rond-point de Tchécoslovaquie, avant d'être interpellé par la police un peu plus loin. Le manifestant blessé, qui serait en «urgence absolue», souffrirait d'une jambe «sévèrement fracturée et de plusieurs contusions», selon le journaliste de la Voix du Nord Hubert Féret sur Twitter. Depuis ce matin, d'autres incidents ont fait 16 blessés légers, selon le ministère de l'Intérieur.

10h30. Plus de 1000 rassemblements et 50 000 manifestants en France, selon Castaner

Le mouvement des «gilets jaunes» a donné lieu à plus d'un millier de rassemblements à travers la France, avec quelque 50 000 manifestants, a déclaré samedi matin le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. On dénombrait sur le territoire «1083 points de tension et 50 000 personnes sur ces points», a déclaré le ministre. Il n'y a quasiment pas de point de blocage: seuls sont bloqués des points d'accès mais aucun axe stratégique, a-t-il précisé, avec «une répartition (des blocages) assez différente d'un département à l'autre».

10h10. Forte mobilisation dans le Nord

Environ 150 à 200 «gilets jaunes» se sont introduits à pied sur l’autoroute A16 à Grande-Synthe (Nord), paralysant temporairement le trafic, a constaté une correspondante de l’AFP. Un face-à-face a eu lieu avec les forces de l’ordre, sans débordement. Une voie a ensuite été rouverte à la circulation dans le sens Dunkerque-Calais mais les manifestants étaient toujours sur place.

A 9 heures, l’A16 était fermée à la circulation entre Craywick et Coudekerque, a indiqué la préfecture du Nord qui recensait au total 1500 manifestants sur une quinzaine de rassemblements. Des piétons se sont également introduits sur l’autoroute A2 à hauteur d’Haulchin, a indiqué la préfecture sans donner plus de détails.

10h. Une manifestante tuée à un barrage par une voiture en Savoie

Une manifestante est décédée ce samedi matin en Savoie sur un barrage organisé par les «gilets jaunes» et non déclaré, après avoir été heurtée par une voiture dont la conductrice a été prise de panique, a indiqué le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. La conductrice qui emmenait sa fille chez le médecin a été prise de panique quand les manifestants se sont mis à taper sur sa voiture et a foncé sur eux, percutant une femme. En état de choc, elle a été placée en garde à vue.

9h30. A la Tour-du-Pin (Isère), «on veut montrer qu’on est nombreux»

Entre Lyon et Grenoble, à la Tour-du-Pin, 8000 habitants, près de 400 personnes cheminent dans le petit centre-ville. La manifestation a été déclarée, l'ambiance est bon enfant. Au rendez-vous fixé à 8 heures sur le parking d'un supermarché, les gilets jaunes ont entre 40 et 70 ans. Les jeunes ne se sont manifestement levés. «Ici, ce sont des gens qui ne se sentaient pas d'aller dans des blocages, d'être gazés, mais on est là quand même, c'est une autre manière de se mobiliser», explique Cyrille, 47 ans. Cette travailleuse sociale est à l'origine de ce «rassemblement de campagne» : «C'est le départ de quelque chose, espère-t-elle. On veut montrer qu'on est nombreux, et quand on est nombreux, on est forts.» M.D. à la Tour-du-Pin (Isère)