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Libération

«Cette dernière tentative en date des autorités italiennes pour mettre un terme définitif à la capacité des organisations humanitaires de mener des opérations vitales de secours en mer est abjecte.»

Karline Kleijer responsable des urgences chez Médecins sans frontière
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publié le 20 novembre 2018 à 20h06

L'Aquarius, bateau de secours en Méditerranée bloqué à quai depuis qu'il n'a plus de pavillon, gérerait mal ses déchets (restes alimentaires, vêtements et médicaments à l'usage des personnes secourues…) à bord. C'est le nouvel argument de la justice italienne, qui a demandé mardi la mise sous séquestre du navire humanitaire, qui se trouve actuellement dans le port de Marseille. Une partie des comptes bancaires de Médecins sans frontières (MSF), qui affrète le navire avec SOS Méditerranée, a aussi été gelée. Selon le parquet italien, l'Aquarius et le Vos Prudence, un autre navire affrété par MSF en 2017, sont soupçonnés d'avoir fait passer pour des déchets classiques un total de 24 tonnes d'ordures présentant un risque sanitaire. Dans un communiqué, MSF «proteste avec force contre [cette] décision». «Les opérations portuaires de nos navires de secours en mer ont toujours suivi les normes en vigueur. Les autorités compétentes n'ont jamais questionné nos procédures ni identifié un quelconque risque pour la santé publique, explique l'ONG. Cette mesure grotesque est mise en œuvre dans l'unique but d'empêcher les actions médicales et humanitaires pour sauver des vies en mer en les criminalisant encore davantage.» Pour SOS Méditerranée, la décision de la justice italienne «est un nouveau coup dans la série d'attaques visant à criminaliser l'aide humanitaire en mer».