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Libération
Interview

«Le club a une mission de protection de ses salariés»

Pour André Legault, président de l’Union régionale Ile-de-France de la CGC, le PSG avait le devoir de défendre son hôtesse d’accueil.
publié le 20 novembre 2018 à 20h36

André Legault préside l’Union régionale Ile-de-France (Urif) de la CGC. Son syndicat n’est pas particulièrement implanté au sein du Paris-Saint-Germain, mais a décidé de soutenir Blandine (1) pour en faire un cas d’école.

Pourquoi votre syndicat s’est-il saisi de ce dossier ?

Nous avons une structure de défense, qui reçoit quelque 150 cas par an. Elle est issue de la loi Macron de l’été 2016, qui institue la fonction de «défenseur syndical» pour les salariés souhaitant ester en justice devant le conseil de prud’homme.

Est-il emblématique ?

Vu le nom de l’employeur, oui. Le PSG souhaite donner une image positive de lui-même, ce qui est tout à son honneur. Mais dans ce dossier, ce n’est pas forcément le cas. Cette femme n’a manifestement pas été bien traitée.

Un banal litige de CDD qui dérive en harcèlement sexuel…

Banal ne serait pas le terme. Comme tout employeur, le PSG a une mission de protection et de sécurisation de ses salariés et salariées. Avec une obligation de résultat. Le plus choquant dans cette affaire, c’est le traitement de l’employée après qu’elle lui a exposé son harcèlement. Cela s’est retourné contre elle.

Le litige est prud’homal à ce stade, pourrait-il devenir pénal ?

Nous aurons des échanges avec l’employeur pour clarifier nos points de vue. Après, nous pensons que ce dossier peut se régler au civil, mais nous n’excluons pas de le porter devant d’autres juridictions si cela est nécessaire. L’image du PSG pourrait en être ternie.

Outre le harcèlement, le club ne réglerait pas toutes les cotisations de retraite complémentaire de ses employés, nonobstant ce qui est indiqué sur ses fiches de paie…

En travaillant sur ce dossier, nous avons découvert de nombreux manquements préjudiciables à cette ex-salariée, en termes de retraite complémentaire, puisque nous n’avons pas la preuve que ces cotisations auraient été versées aux organismes concernés. La CFE-CGC souhaite que ses droits soient reconnus et indemnisés en conséquence, que des pratiques bienveillantes soient mises en œuvre sans délais dans la gestion du personnel de ce club. D’autant que, depuis que nous la défendons, après avoir dénoncé des faits de harcèlement sexuel, elle se retrouve discriminée à l’embauche, en tant qu’hôtesse d’accueil. Pour avoir dénoncé, en tant que victime, des faits contraires à la loi.

(1) Le prénom a été modifié.