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Libération
Récit

Wauquiez présente son gouvernement en exil, rue de Vaugirard

Le président du parti Les Républicains a mis ce mercredi à Paris la dernière main à son entreprise de renouvellement, promettant de proposer «un autre chemin» aux Français.
Laurent Wauquiez et son «gouvernement d'opposition», à Paris, mercredi. (Photo Stéphane de Sakutin. AFP)
publié le 21 novembre 2018 à 19h30

Le prestige du perron de l'Elysée en moins, Laurent Wauquiez a dévoilé ce mercredi la composition de son gouvernement d'opposition, sur le modèle des «shadow cabinets» à l'anglaise. Une présentation faite en un tour de main dans la grande salle de presse du siège des Républicains, rue de Vaugirard à Paris. Sans que le leader de l'opposition de droite ne s'attarde, tournant les talons sans répondre aux questions de la presse. L'équipe est la dernière pierre de touche du renouvellement de la nouvelle droite que Wauquiez entend construire depuis la double débâcle de 2017 : «A nouvelle équipe, nouvelle approche et nouveau raisonnement. Aucun d'entre eux n'a exercé de fonction ministérielle. Et j'attends justement d'eux qu'ils viennent avec un regard neuf.» Trente-quatre noms au total – pas vraiment un gouvernement resserré – d'élus locaux ou de députés nouvellement élus, pour la plupart experts dans leur domaine qui seront chargés de «proposer une alternative aux Français».

Laurent Wauquiez n'entend pas endosser le gilet rouge de l'opposant prêt à dénoncer toutes les actions du gouvernement sans rien proposer. Surtout quand certaines des réformes mises en œuvre par le gouvernement d'Edouard Philippe figuraient dans le programme de la droite. Défenseur d'une droite qui, à l'avenir, fera ce qu'elle dit en cas de retour aux affaires, Laurent Wauquiez souhaite que ce gouvernement de la rue de Vaugirard dénonce «quand le cap n'est pas bon, soutienne quand les réformes sont dans l'intérêt des Français mais surtout propose. C'est notre ADN». Le patron de LR entend ainsi se démarquer des extrêmes qui, «eux, se contentent de dénoncer».

«Dans cette page qui s'ouvre sur l'écœurement de plus en plus fort des Français qui est en train de se transformer en colère sourde à l'égard du président de la République, ceux-ci sont en attente d'un autre chemin, d'un autre espoir», a poursuivi le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui, le week-end dernier, a participé dans sa région à un rassemblement des «gilets jaunes» que LR soutient sans ambiguïté. Désormais à la tête d'un parti renouvelé dont même les instances locales ont changé, il ne reste plus à son leader qu'à s'imposer dans l'opinion publique. La partie est loin d'être gagnée : enquête d'opinion après enquête d'opinion, Laurent Wauquiez se classe derrière Marine Le Pen et Marion Maréchal auprès des sympathisants de droite.