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Libération
Récit

Au PCF, un 38e congrès sur terrain miné

Après des semaines d’affrontement sur la stratégie à suivre, les communistes se réunissent ce vendredi.
A la Fête de l'Humanité, en septembre. (Photo Christophe Archambault. AFP)
publié le 22 novembre 2018 à 20h16

Le 38e congrès du Parti communiste français ouvre ses portes ce vendredi à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Comme souvent, lors de ce type de rendez-vous, la presse cherche des mots pour qualifier l'événement. «Electrique», «tendu», «bouillant» reviennent en boucle. Et pour cause : ces dernières semaines, les différentes chapelles communistes se sont affrontées sur la place publique au sujet de la stratégie à suivre.

Le plus gros dossier est réglé : après une situation inédite, le texte d’orientation de la direction mis en minorité après le vote des militants, Fabien Roussel devrait succéder à Pierre Laurent au poste de secrétaire national du Parti communiste. Le transfert sera officiel dimanche après un vote. Pas suffisant pour filer le sourire à tout le monde.

La députée Elsa Faucillon, qui a porté un texte lors du vote des militants - «Le printemps du communisme» qui a recueilli 11,95 % des voix - dénonce un arrangement qui risque de mettre le parti en péril. Elle pousse des deux mains pour que son parti se rapproche de La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon. Certaines personnes autour de Faucillon s’interrogent sur leur avenir : quitter le parti ? Rejoindre la majorité ? Le débat est ouvert.

Fabien Roussel (si tout se passe comme prévu) prendra la parole dimanche avec la casquette du chef. Le défi est gros. Des semaines qu'il répète les règles du jeu : la bagarre d'idées durant des semaines et le rassemblement à la fin du match. Il argumente : «Chez nous, comme toujours tous les membres respecteront la ligne décidée lors du congrès, notre famille sera unie.» Pas sûr. Et une prise de fonction marquée par la division serait un mauvais signal envoyé en direction des militants.

Olivier Dartigolles, qui ne devrait plus être porte-parole à l'issue du congrès, ne masque pas les difficultés. Il ne se lance pas dans les paris. Trop risqué. Il dit seulement que rien n'est joué d'avance dans un congrès, que le début ne ressemble pas à la fin. Et que face à la situation actuelle - notamment l'éclatemment à gauche et la difficulté d'exister pour le PCF -, «ça ne serait pas malin».