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Opposition

LR à petites foulées derrière les «gilets jaunes»

Le parti de droite espère profiter du mouvement pour renouer avec l’électorat populaire de droite.
Laurent Wauquiez, le 17 novembre au Puy-en-Velay (Haute-Loire). (Photo Thierry Zoccolan. AFP)
publié le 26 novembre 2018 à 17h20

Pour Lydia Guirous et Geoffroy Didier, tous deux porte-parole de LR, «la balle est désormais dans le camp du gouvernement». Après la manifestation des «gilets jaunes» sur les Champs-Élysées samedi et les violences qui ont eu lieu, les responsables LR enjoignent le président de la République à trouver une sortie de crise en supprimant purement et simplement la hausse des taxes sur le carburant comme le parti de Laurent Wauquiez le réclame depuis des mois.

«Avec Emmanuel Macron, le déclassement social n'est plus une crainte pour les Français, ni le décrochage économique, ce sont devenus des réalités. Le mépris et la hauteur technocratique avec lesquels Emmanuel Macron traite ce mouvement participe à la radicalisation des gilets jaunes», considère Lydia Guirous. Qui ajoute que «la mise en place d'un Haut Conseil pour le climat, ce comité Théodule, montre bien toute la déconnexion entre les Français» et le locataire de l'Elysée.

«Caricaturer»

LR entend bien profiter de ce mouvement pour enfoncer le clou sur une présidence jugée «arrogante, hautaine et méprisante». Le président de LR doit se rendre, en milieu de semaine, dans l’Oise dans le cadre de son tour de France des fédérations du parti et la semaine prochaine dans l’Aisne, une région particulièrement touchée par la désindustrialisation et très sensible aux revendications des gilets jaunes.
«Le gouvernement aurait bien tort de sous-estimer et de caricaturer ce mouvement. Ce sont juste des Français qui travaillent et qui ont besoin d’être considérés. Si Macron continue à semer le mépris, il n’en récoltera que la colère. Pour ces gens, la question n’est pas le nouveau monde, mais la fin du mois», estime Geoffroy Didier. Un cadre de LR ajoute : «Dans cette histoire, en parlant de séditieux, Castaner a voulu montrer qu’il était l’homme de la situation face à un nouveau 6 février 34. Cela démontre que ce type n’a rien compris à rien.» Laurent Wauquiez, toujours en triste position dans les enquêtes d’opinion, y compris parmi les sympathisants de droite, espère bien mettre à profit cet épisode pour renouer avec l’électorat populaire de droite. Pas sûr qu’il y parvienne.