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Libération

Western Union et MoneyGram dans le collimateur de l’UFC-Que choisir

publié le 26 novembre 2018 à 21h06

L’un comme l’autre rivalisent de campagnes publicitaires pour vanter la rapidité et l’efficacité de leur système de transferts de fonds pour les particuliers. Western Union et MoneyGram, les deux leaders du marché, sont aujourd’hui la cible d’une étude sévère menée par l’UFC-Que choisir. L’association de défense des consommateurs pointe l’opacité de ce marché des transferts financiers entre particuliers au départ de la France et vers des pays hors de la zone euro, qui pèse 10,2 milliards d’euros.

Les intermédiaires qui vivent sur ce marché se partagent chaque année 670 millions d’euros de commissions. Et certains ont la main lourde. Les sociétés de transfert d’argent (STA) dominées par Western Union et MoneyGram prélèvent en moyenne une commission de 12,38 euros pour acheminer 170 euros depuis la France vers le Maghreb ou l’Asie. Des tarifs supérieurs de 10 % à 20 % à ce que pratiquent les autres Etats de la zone euro, à l’exception de l’Allemagne.

Plus curieux encore, lorsque l’américain Western Union s’allie à la Banque postale pour proposer ses services, la facture explose. Un transfert de 170 euros vers la Chine est alors facturé 26,70 euros soit 50 % de plus que la moyenne du marché.

Ces tarifs inflationnistes ne sont pas l'unique source de mécontentement de l'UFC-Que choisir, qui a relevé une autre source de financement des STA. Cette ponction, plus discrète, joue sur les frais de change entre l'euro et la monnaie du pays vers lequel vont les fonds. Ainsi, pour 170 euros transférés de France vers l'Algérie, la commission à payer est de 11 euros, auxquels s'ajoutent 5,2 euros de frais de change. L'UFC-Que choisir démontre que ce prélèvement supplémentaire n'apparaît pas clairement sur le site de MoneyGram. Or si l'on ramène ces frais de change aux 10 milliards d'euros transférés depuis la France vers le reste du monde (hors zone euro), 110 millions seraient prélevés dans un singulier manque de transparence. Le consommateur ne sachant pas vraiment pourquoi il est ainsi ponctionné.L'UFC-Que choisir a sorti l'artillerie lourde : «Nous avons déposé une plainte pénale pour pratiques commerciales trompeuses devant le parquet de Paris», indique son président, Alain Bazot. Libéa cherché à joindre les responsables, en France, des deux sociétés, sans succès.