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Libération

Retour de MBS : accueil en grande pompe, critiques à grand bruit

publié le 27 novembre 2018 à 20h36

Abou Dhabi, Le Caire, Tunis, et surtout Buenos Aires vendredi pour le sommet du G20 : Mohammed ben Salmane (MBS) effectue depuis samedi son grand retour sur la scène internationale. Alors que son avenir politique semblait compromis il y a quelques jours encore, le prince héritier saoudien est reçu au plus haut niveau. Et se pose en homme fort de son royaume, balayant les soupçons à son encontre au sujet de l’assassinat du journaliste dissident Jamal Khashoggi à Istanbul le 2 octobre.

Le fait que Donald Trump se soit refusé à trancher sur son implication a été perçu comme un feu vert par le prince héritier, qui a entamé sa tournée par ses plus proches alliés, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte, où le maréchal Al-Sissi l'attendait lundi avec tapis rouge et fanfare militaire. En Tunisie, en revanche, des centaines de manifestants ont brandi mardi des pancartes «Tu n'es pas le bienvenu» et «Non au tueur d'enfants du Yémen» avant son arrivée. MBS a néanmoins été reçu avec tout le protocole par le président Essebsi. Avant son arrivée à Buenos Aires, Human Rights Watch a porté plainte lundi devant la justice argentine. Dénonçant MBS pour «sa possible complicité dans l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi et les crimes de guerre au Yémen», l'organisation tient compte du fait que la Constitution argentine reconnaît la compétence universelle en matière de crimes contre l'humanité. Le procureur fédéral argentin a ouvert une instruction, selon le New York Times, contre l'Arabie Saoudite pour «violation des lois de la guerre au Yémen». Mais il est «très peu vraisemblable» que MBS soit arrêté pour cette affaire lors du G20, admet le quotidien. Un sommet où il pourrait même rencontrer le président turc, son principal accusateur.