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Libération

Violences sexuelles : le portail de signalement enfin en ligne

publié le 27 novembre 2018 à 19h16

Le gouvernement a lancé mardi sa plateforme de signalement des violences sexistes et sexuelles (1), trois jours après les manifestations qui ont rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes à travers la France, sous les slogans «Nous toutes» et «Nous aussi». Son mot d’ordre et hashtag : «Ne rien laisser passer».

Repoussée plusieurs fois cette année, la mise en ligne de ce portail de signalement devrait permettre aux victimes d’entrer en contact sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre avec des policiers et gendarmes formés à ces problématiques, via un tchat, accessible sur ordinateur, tablette ou smartphone. Cet échange, gratuit, pourra être anonyme lorsque la victime le souhaite.

Il ne s’agit toutefois pas d’une préplainte en ligne, mais d’un contact individualisé avec un membre des forces de l’ordre, qui devra informer et orienter la victime ou ses proches vers des ressources extérieures, notamment associatives, ou l’assister vers un éventuel dépôt de plainte.

«Quand vous avez connaissance d'une violence sexiste ou sexuelle, votre devoir de citoyen, c'est d'appeler la police ou la gendarmerie, ou désormais de vous connecter à cette plateforme», a déclaré la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa.

Ce lancement intervient alors que la prise en charge des victimes de violences sexistes et sexuelles par les forces de l’ordre fait régulièrement l’objet de critiques. En avril, une enquête menée par le Groupe F faisait état d’une prise en charge considérée comme «mauvaise» dans 91 % des cas. Selon une enquête menée sur la période 2009-2017, moins de 10 % des victimes de violences sexuelles et sexistes déposeraient plainte.