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Libération
Tôle froissée

Pendant la crise, Renault et Nissan jouent le couple modèle

L'alliance Renault-Nissan tente d'afficher une harmonie de façade tandis que Carlos Ghosn devrait être fixé ce vendredi sur son maintien en garde à vue ou sa libération.
Les locaux de Renault, Nissan et Mitsubishi à Amsterdam, jeudi. (Photo Emmanuel Dunand. AFP)
publié le 29 novembre 2018 à 19h29

La réunion du conseil d'administration de l'alliance Renault-Nissan, qui s'est tenue jeudi matin à Amsterdam, se serait donc officiellement bien passée. Les deux constructeurs ont réaffirmé dans un bref communiqué de quatre lignes leur «profond attachement à l'alliance» et ce «de manière unanime et avec convictions». Point de tentative, pour le moment, de rééquilibrage au profit de Nissan dans l'attelage franco-japonais, alors que Tokyo bruisse de petites phrases sur l'envie de revanche des dirigeants côté soleil levant.

Preuve néanmoins que l'ambiance est un peu tendue, le numéro un de Nissan, Hiroto Saikawa, et son adjoint, n'ont pas fait le déplacement aux Pays-Bas, suivant ce conseil d'administration par vidéoconférence. Histoire de leur rendre la pareille, Thierry Bolloré le numéro deux de Renault et remplaçant par intérim de Carlos Ghosn n'a pas pris le Thalys pour Amsterdam. Il s'est contenté, lui aussi, de suivre la réunion sur un écran de télévision.

Pendant ce temps, Carlos Ghosn devrait être fixé sur la prolongation de sa garde à vue, ou sa libération vendredi. Pour assurer sa défense, celui qui est toujours PDG de Renault a fait appel à un prestigieux cabinet d’avocat new-yorkais : Paul, Weiss, Rifkind, Wharton & Garrison, venu épauler son conseil japonais Motonari Otsuru.

En France, c’est un ancien directeur général de la police nationale, Claude Baland devenu directeur de la conformité chez Renault qui va superviser l’enquête interne au sein de la compagnie afin de déterminer si Carlos Ghosn aurait pu se livrer à des dérapages fiscaux du type de ceux qui lui sont reprochés au Japon. En l’espèce, la minoration ou la dissimulation de revenus au moment où la loi japonaise a imposé leur publication. Mais à Boulogne (Hauts-de-Seine), siège de Renault, aucune information ne filtre sur la manière dont est menée cette enquête ni sur la date à laquelle elle s’achèvera.