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Libération
Au fil de la journée

Gilets jaunes : Philippe devrait recevoir les chefs de partis et des représentants du mouvement

Au lendemain de scènes de guérilla urbaine à Paris, Emmanuel Macron a convoqué une réunion d'urgence à l'Elysée ce dimanche pour tenter de répondre au conflit des «gilets jaunes».
Réunion de crise dimanche à l'Elysée autour d'Emmanuel Macron au lendemain des violences urbaines lors de la troisième journée de mobilisation des gilets jaunes à Paris. (Photo Alain Guilhot pour Libération)
publié le 2 décembre 2018 à 9h44
(mis à jour le 2 décembre 2018 à 19h16)

Véhicules et restaurants incendiés, magasins pillés, policiers attaqués : la mobilisation des «gilets jaunes» samedi a donné lieu à un rare déferlement de violences dans plusieurs quartiers de la capitale, théâtre pendant des heures de scènes de chaos (lire notre reportage). Le président Emmanuel Macron, de retour d'Argentine, a convoqué une réunion d'urgence à l'Elysée avec le Premier ministre Edouard Philippe, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et «les services compétents». Le chef du gouvernement devrait recevoir cette semaine les chefs des partis et des représentants du mouvement de contestation. Suivez les temps forts de cette journée en direct sur liberation.fr.

18h30 : le préfet de police de Paris déplore des violences «d’une gravité sans précédent»

La journée de manifestation des «gilets jaunes» samedi à Paris a été marquée «par des violences d'une gravité sans précédent», a estimé dimanche le préfet de police Michel Delpuech. Au total, 412 personnes ont été interpellées, «un niveau jamais atteint dans les dernières décennies», a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse, en déplorant une «violence extrême et inédit» contre les forces de l'ordre avec «des jets de marteaux», de «billes en acier» ou de «gros boulons».

18 heures : Belloubet envisage d’autres «solutions» que le retour à l’état d’urgence

La ministre de la Justice s'est exprimée depuis le tribunal de grande instance de Paris. Au sujet de la mise en place de l'état d'urgence, elle a déclaré ne pas être «certaine que nous en soyons arrivés à ce stade». «Je pense qu'il y a d'autres modes de solutions que le rétablissement de l'état d'urgence», a ajouté Nicole Belloubet, alors que son homologue de l'Intérieur n'avait pas exclu cette solution.

Nicole Belloubet a par ailleurs affirmé qu'«environ deux tiers» des 372 personnes placées en garde à vue après les violences commises samedi feraient «l'objet d'un défèrement» devant la justice. «Il y aura une réponse pénale tout à fait ferme», a-t-elle ajouté.

17 heures : Macron demande à Philippe de recevoir les chefs de partis et des représentants des «gilets jaunes»

Emmanuel Macron a demandé dimanche au Premier ministre Edouard Philippe de recevoir «les chefs de partis représentés au Parlement ainsi que des représentants des manifestants», a indiqué l'Elysée. Ces rencontres doivent débuter lundi.

Lors de la réunion de crise à l'Elysée, le chef de l'Etat a également «souhaité qu'une réflexion soit menée par le ministre de l'Intérieur pour l'adaptation du dispositif de maintien de l'ordre dans les temps à venir».

16h30 : «On ne répond pas à une crise sociale en limitant les libertés publiques», met en garde la LDH

Alors que certains représentants des syndicats de policiers ont réclamé le retour à l'état d'urgence, la Ligue des droits de l'homme s'inquiète, dans un communiqué, du possible recours à une telle mesure : «On ne répond pas à une crise sociale en limitant les libertés publiques alors que le gouvernement dispose déjà de moyens légaux considérables grâce à l'intégration récente dans le droit commun de pouvoirs exceptionnels.»

16 heures : le chef de l'Etat ne prendra pas la parole ce dimanche

«Le président de la République ne s'exprimera pas aujourd'hui», a indiqué l'Elysée, après la réunion de crise qui s'est tenue au palais.

15h40 : Macron «doit partir avant de rendre notre pays fou», réclame Ruffin

Le député insoumis de la Somme François Ruffin a pris la parole devant l'Elysée pour réclamer le départ du président de la République. «Que disent les Français que j'ai rencontrés ? Que M. Macron doit maintenant partir. Qu'il doit partir en auto, en moto, à cheval, en trottinette, en hélicoptère, mais qu'il doit partir avant de rendre notre pays fou, fou de rage, qu'il doit partir pour ramener la paix sociale, la concorde nationale», a notamment déclaré l'élu.

Retour de circo : "Monsieur Macron doit maintenant partir."

Posted by François Ruffin on Sunday, December 2, 2018

15 heures : «Plusieurs centaines de milliers d’euros» de dégâts à l'Arc de Triomphe 

Emmanuel Macron est allé constater les dégâts à l'Arc de Triomphe, dimanche matin, en compagnie du président du Centre des monuments nationaux Philippe Béléval. Le monument a été pris d'assaut la veille par des gilets jaunes. Philippe Béléval a estimé sur France info que les réparations pourraient s'élever «très certainement de plusieurs centaines de milliers d'euros, probablement même de plus d'un million d'euros».

14h45 : Macron remercie les pompiers et les forces de l'ordre

Le président de la République Emmanuel Macron a posté sur son compte Twitter des images de sa rencontre avec les pompiers et les forces de l'ordre ce dimanche matin, avant la réunion de crise avec pour simple commentaire «Merci.»

14h30 : Marine Le Pen demande la dissolution de l’Assemblée

«Je pense qu'il faut mettre en oeuvre la proportionnelle et qu'il faut dissoudre l'Assemblée nationale, pour qu'il y ait de nouvelles élections à la proportionnelle», a affirmé Marine Le Pen sur France 3. «Je ne vois pas, au niveau où nous sommes de la gravité de cette crise politique, comment sortir par le haut, à part en retournant aux urnes», a-t-elle poursuivi.

14 heures : Mélenchon demande aux groupes à l’Assemblée de s’associer à une censure

Jean-Luc Mélenchon enjoint les groupes de l'Assemblée à se joindre à une motion de censure que les députés communistes et insoumis comptent déposer «la semaine prochaine», pour protester contre «la gestion catastrophique» de la crise des «gilets jaunes» par le gouvernement. «Le président a choisi pour l'instant le pire des scénarios, le pourrissement. Ce n'est pas ça qu'il faut faire. Il faut donner raison aux "gilets jaunes" pour faire baisser la tension et recommencer à discuter», a déclaré le chef de la France insoumise sur BFMTV. Il a appelé les autres groupes parlementaires à s'associer cette motion en réitérant son appel à la dissolution de l'Assemblée.

13h45 : France 2 bouleverse sa programmation pour une émission spéciale

France 2 a décidé de bouleverser sa programmation dimanche soir après le journal de 20 heures avec une émission spéciale sur le mouvement des «gilets jaunes» et ses perspectives, a indiqué la chaîne publique sur Twitter. L’émission sera animée par Léa Salamé et Thomas Sotto.

13h30 : «Nous ne resterons pas sourds et muets», promet Rugy

Interrogé sur France inter et France info, le ministre de la Transition écologique François de Rugy a promis : «nous ne resterons pas sourds et muets la semaine prochaine et dans les jours qui viennent», se disant «parfaitement conscient de la gravité de la situation et du niveau de mécontentement».

13h15 : l'Intérieur annonce 136 000 manifestants en France samedi

136 000 personnes ont participé samedi dans toute la France à la troisième journée de mobilisation des gilets jaunes au cours de laquelle 263 personnes ont été blessées, a annoncé le ministère de l’Intérieur. Beauvau a également annoncé que la mobilisation du 24 novembre avait réuni 166 300 personnes selon les chiffres consolidés. Un total de 282 000 participants avait été comptabilisés pour la première journée d’action nationale des «gilets jaunes» le 17 novembre.

13 heures : un mort sur un barrage près d'Arles

Un automobiliste est décédé dans la nuit de samedi à dimanche à Arles (Bouches-du-Rhône) après avoir percuté un poids lourd à l'arrêt en raison d'un bouchon provoqué par un barrage des gilets jaunes, annonce l'AFP. «Une fourgonnette a percuté de plein fouet un poids lourd avant d'être à son tour percutée par un autre véhicule», a expliqué Patrick Desjardins, le procureur de Tarascon, précisant que «cet accident est directement lié à un barrage de gilets jaunes qui a provoqué un gigantesque embouteillage.» 

12h30 : les réponses de Checknews sur les manifestations d'hier

CheckNews fait le point sur deux questions posées par des lecteurs de Libé à la suite des mobilisations de gilets jaunes ce samedi :

12h15 : pour Gérard Larcher, «le gouvernement n’a pas le droit à un troisième samedi noir»

Le président du Sénat Gérard Larcher a exhorté dimanche l'exécutif à apporter «une réponse politique» à la crise des «gilets jaunes», jugeant que le gouvernement n'avait «pas droit à un troisième samedi noir».

12 heures : Génération.s réclame la démission de Castaner

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner «doit démissionner» et le gouvernement «cesser de s'entêter» sur la hausse des taxes sur le carburant, a estimé ce dimanche Génération.s, le mouvement dirigé par Benoît Hamon, ancien candidat du PS à la présidentielle. Retrouvez toutes les réactions de l'opposition.

11h15 : Macron s’est rendu à l’Arc de Triomphe

Revenu ce matin d'Amérique du sud, Emmanuel Macron s’est rendu ce dimanche matin à l’Arc de Triomphe, place de l’Etoile à Paris, théâtre de violences et de dégradation samedi. Le chef de l’État s’est notamment rendu au pied de la tombe du Soldat inconnu, accompagné du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner et du secrétaire d’Etat Laurent Nuñez.

11 heures : la commission des lois du Sénat entendra Castaner mardi

Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, et le secrétaire d'Etat Laurent Nuñez seront entendus par la commission des lois du Sénat mardi après-midi «sur les émeutes, les agressions contre les forces de sécurité et les actes de vandalisme et de destruction survenus à Paris et dans plusieurs villes de France».

10h15 : des «gilets jaunes libres» lancent un appel au calme dans le «JDD»

Dans une tribune publiée par le Journal du dimanche, dix porte-parole autoproclamés des gilets jaunes, dont la Bretonne Jacline Mouraud, condamnent «toutes les formes de violence» et se disent à la «disposition du Premier ministre pour un premier rendez-vous». Les signataires de l'appel, où l'on retrouve également le Toulousain Benjamin Cauchy et le Francilien Cédric Guémy, disent espérer «un accord rapide» et appellent leurs soutiens à se structurer localement «loin de toute radicalisation».

10 heures : incendie d’un péage autoroutier à Narbonne

Des manifestants ont mis le feu au péage de Narbonne sud (Aude), sur l’autoroute A9, dans la nuit de samedi à dimanche. Dans le Rhône, les manifestations à la barrière de péage de Villefranche-Limas ont provoqué la coupure de l’autoroute A6 dans les deux sens entre Mâcon et la jonction avec l’A46. Cinq personnes, dont un mineur, ont été interpellées.

9h30 : le porte-parole du gouvernement écarte tout changement de cap

«On a dit que nous ne changerions pas de cap. Parce que le cap est le bon», a déclaré Benjamin Griveaux ce dimanche matin sur BFMTV. «Ça fait trente ans que les gens changent de cap tous les dix-huit mois. Et si on n'avait pas changé de cap tous les dix-huit mois depuis trente ans, le pays s'en porterait mieux. Que ceux qui nous donnent des leçons, y compris d'anciens présidents, commencent par regarder ce qu'ils ont fait et laissent le cynisme de côté», a développé le porte-parole du gouvernement, visant sans le citer François Hollande.

9h15 : 378 gardes à vue et 133 blessés à Paris

La préfecture de police annonce que les violences samedi à Paris ont fait 133 blessés et conduit au placement en garde à vue de 378 personnes. Au total, la police a procédé à l'interpellation de 412 personnes. Parmi les 133 blessés, 23 font partie des forces de l'ordre, a détaillé la préfecture de police. Samedi, le dispositif policier dans la capitale a été mis à mal par la mobilité et le nombre de manifestants.