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Libération

D’autres pays d’Europe ont-ils connu des gilets jaunes ?

publié le 14 décembre 2018 à 20h16

Sans aller jusqu’à parler de contagion, des groupes de gilets jaunes sont bien apparus ailleurs en Europe, sur les réseaux sociaux comme dans la rue. En Belgique, le mouvement a largement repris les revendications françaises autour du prix du carburant et du pouvoir d’achat. C’est aussi, en dehors de nos frontières, le pays où la mobilisation a pris le plus d’ampleur : samedi dernier, ils étaient près d’un millier à battre le pavé bruxellois, 400 d’entre eux ont fini arrêtés.

Presque autant de manifestants ont défilé à Berlin le 1er décembre, essentiellement poussés par l'extrême droite anti-Merkel. Aux Pays- Bas, à mi-chemin entre les revendications identitaires et sociales, les gilets s'insurgent à la fois contre «l'immigration de masse», le pacte de Marrakech, l'âge de départ à la retraite, mais réclament aussi une meilleure prise en charge des frais de santé.

Outre-Manche, les gilets anglais - pro-Brexit - sont encore marginaux, tandis qu’en Espagne le mouvement a été récupéré par des indépendantistes catalans libertaires, qui appellent à un blocage régional le 21 décembre.

Globalement, c'est l'extrême droite qui semble avoir permis au mouvement de s'étendre (modérément) en Europe. L'Institute for Strategic Dialogue (ISD), qui scrute la coordination transnationale des extrêmes sur le Web, relève ainsi une forte résonance des gilets jaunes dans les milieux d'extrême droite. «Toutes les discussions [sur Internet, ndlr] félicitent le mouvement, avec deux thèmes qui ressortent : comment essayer de faire la même chose dans leur propre pays, ou comment utiliser ce prétexte pour faire passer leur agenda», explique Iris Boyer de l'ISD.