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Libération

Quelles sont, parmi les multiples revendications, les demandes les plus fréquentes ?

publié le 14 décembre 2018 à 20h16

Il y a évidemment les plateformes revendicatives des uns et des autres, publiées sur les réseaux sociaux. Problème : elles ne représentent bien souvent que leur auteur. Pour tenter de cerner les demandes - parfois contradictoires - d’un mouvement aussi disparate que les gilets jaunes, et éviter l’écueil précité, une équipe de chercheurs du Laboratoire d’études et de recherches appliquées en sciences sociales de Toulouse, emmenée par Brigitte Sebbah, a procédé à l’analyse sémantique des millions de tweets, commentaires ou autre posts publiés sur le Web. Avant de compiler les résultats dans deux études, publiées le 26 novembre et le 7 décembre.

Du premier rapport ressortent deux grandes préoccupations : «les questions de l'inégalité sociale et fiscale» et le «manque de légitimité de ce gouvernement». Sont ainsi majoritairement abordées : «les mesures fiscales à l'avantage des "riches", l'absence d'infrastructures et de transports en zone rurale, la question de la transition écologique comme non réellement prise en charge par le gouvernement, la baisse du pouvoir d'achat, la baisse de la rémunération des élus, le rétablissement de l'ISF, l'augmentation du smic de 15%, la revalorisation des retraites, la création de taxes pour les gros pollueurs (pétroliers, bateaux de croisière), etc.»

Le second rapport du laboratoire de recherches toulousain, lui, «met au jour deux pôles assez homogènes et politiques : des revendications "doléances" ou contre-propositions adressées au gouvernement et principalement à Emmanuel Macron qui apparaît comme leur véritable interlocuteur ; et des revendications institutionnelles, liées à la participation des citoyens à la prise de décision, adressées au peuple et à la classe politique pour un changement structurel et politique de nos modes de gouvernance.» Avec, en tête : le retour de l'ISF et la mise en place d'un référendum d'initiative citoyenne.