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Libération

Qui est à l’origine du mouvement ? Sont-ils encore actifs ?

publié le 14 décembre 2018 à 20h16

Il n’était que trois : deux chauffeurs routiers et une vendeuse en ligne de cosmétique bio. Tous originaires de Seine-et-Marne. Sans se concerter, la paire de copains et la jeune femme partagent le même constat: ils ne supportent plus la hausse des prix du carburant. La première, Priscillia Ludosky, réactive une pétition lancée fin mai sur le Web et qui compte aujourd’hui plus d’un million de signatures. Les seconds, Eric Drouet et Bruno Lefevre (ce dernier laissera ensuite la parole à son acolyte, jusqu’à disparaître totalement du mouvement), créent le 15 octobre, un événement Facebook appelant à bloquer les routes un mois plus tard. Les deux routiers entendent parler de l’action de Priscillia Ludosky et vice-versa, et tous relaient mutuellement leurs actions sur leurs pages Facebook.

Car c’est sur le réseau social qu’est né le mouvement, appelant à bloquer les routes le samedi 17 novembre. L’initiative des deux routiers essaime à travers la France. Des dizaines de pages régionales répercutent l’initiative. Le 24 octobre, un autre acteur - aujourd’hui oublié - a l’idée qui fera le succès du mouvement : Ghislain Coutard, 36 ans, mécanicien à Narbonne, appelle tous les automobilistes en colère à déposer un gilet jaune sur leur tableau de bord. Le symbole marque, et se propage comme une traînée de poudre. Grâce à des vidéos filmées en selfie et diffusées sur les réseaux, d’autres personnalités (l’ésotérique Jacline Mouraud, par exemple) émergent, et finissent par devenir représentants d’un mouvement hétéroclite.