Tout n'est pas encore parfaitement clair dans les modalités du futur «grand débat national», annoncé par Emmanuel Macron comme un geste envers les gilets jaunes et leurs sympathisants. Mais une réunion organisée mardi soir à l'Elysée, réunissant le chef de l'Etat, son Premier ministre et plusieurs ministres, a précisé les contours de l'exercice.
La concertation se déroulera finalement «en deux phases», a annoncé l'équipe présidentielle. La première s'appuiera sur les initiatives spontanées des maires : de nombreux élus ont, sans attendre l'ouverture du débat, installé dans leurs mairies des «cahiers de doléances» ouverts aux citoyens. L'Association des maires ruraux recensait en début de semaine «plusieurs milliers de communes participantes et, a minima, plusieurs dizaines de milliers de contributions». Certains «ont déjà commencé à faire remonter le résultat de leurs échanges avec leurs administrés», note l'Elysée.
«Kits» de données locales
En intégrant cet exercice à ces plans, l'exécutif souhaite adresser un message de considération aux élus. En ligne avec le changement de méthode promis ces dernières semaines par le camp présidentiel, régulièrement accusé de dédaigner les corps intermédiaires. Il répond aussi à certaines critiques des élus, pas tous acquis à un «grand débat» lancé et normé depuis l'Elysée.
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A partir de la mi-janvier, une «seconde phase» sera ouverte, autour des quatre thématiques définies par l’exécutif : transition écologique, fiscalité, organisation de l’Etat et meilleure association des citoyens aux décisions. Les modalités de cette séquence pourraient être précisées d’ici la fin de semaine. Une réunion interministérielle organisée vendredi dernier à Matignon avait débouché sur plusieurs pistes : l’organisation des débats pourrait revenir à n’importe quel acteur local – élu, association, syndicat… – souscrivant à la «charte» élaborée par le gouvernement. L’Etat mettrait à leur disposition des «kits» reprenant les thèmes en jeu et compilant des données locales utiles à la discussion. Des groupes de citoyens, peut-être composés par tirage au sort, pourraient se voir confier le tri et l’étude des propositions sorties du débat.