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Libération

Fard d’empoigne quand un LREM moque le maquillage de Benbassa

publié le 25 décembre 2018 à 21h16

Il dit qu'il a voulu «faire le buzz» pour montrer «la stupidité des réseaux sociaux» et pour «faire passer un message politique». Mais personne sur Twitter ne l'a compris. (Nous non plus). En tout cas, le député LREM de la 6e circonscription des Français de l'étranger, Joachim Son-Forget, a réussi à faire parler de lui lundi, soir du réveillon de Noël. La sénatrice Esther Benbassa venait de réagir à un article du Monde rapportant des propos de Brigitte Macron qui aurait parlé de «la violence et la vulgarité» des gilets jaunes. «Ce n'est donc pas violent, la pauvreté ? Et elle n'est pas vulgaire, l'arrogance aux dents blanches des riches et des puissants ?» avait tweeté l'écologiste. Indigné, Son-Forget a posté ce message : «Avec le pot de maquillage que vous vous mettez sur la tête, vous incarnez plus que jamais ce que vous tentez maladroitement de caricaturer.» Ajoutant : «Vous le sentez l'amalgame violent maintenant ?» La chose a beaucoup tourné sur le réseau social, parce qu'un élu qui s'adresse ainsi à une autre élue de la République, ça n'est pas commun. Mais surtout parce que l'homme s'est acharné par la suite en envoyant de façon compulsive la même photo d'Esther Benbassa à tous ceux qui l'accusaient de sexisme.

La sénatrice EE-LV, elle, a répondu avec un hashtag «#Me Too» : «Il y a à l'Assemblée un député LREM obscur et inactif. Le pire, c'est les soirs de réveillon. Là, pour tromper son oisiveté, c'est plus fort que lui, il m'insulte sur mon physique et me harcèle : 50 tweets en une heure et demie. Gilles Le Gendre [le patron des députés LREM, ndlr] doit d'urgence lui trouver une occupation pour le 31.» A Libération, elle dit qu'elle ne portera pas plainte : «Je ne connais pas ce mec. Mais je crois qu'il est un peu zinzin.» «L'idée, c'était de faire le buzz en utilisant les principes de la psychologie cognitive», affirme dans son coin le député LREM bardé de diplômes sur le sujet, qui a affirmé avoir voulu «lancer un débat sur la désinformation»