Calédonie française ou «Kanaky» indépendante ? Ce 4 novembre, les électeurs de l’archipel océanien ont semblé trancher la question : à 56,67 %, ils se sont prononcés pour son maintien dans la République. Trente ans après les accords de Matignon, qui mettaient fin à une situation de quasi-guerre civile entre l’Etat et les indépendantistes kanaks, et vingt ans après l’accord de Nouméa, qui plaçait le destin du territoire entre les mains de ses habitants. Peu contestable, vu le taux de participation de 81 % et la prudente neutralité observée par Paris, ce résultat ne solde pourtant pas le dossier calédonien. Bien moins sévère que prévue pour les indépendantistes, cette «heureuse défaite» pourrait les encourager à réclamer un nouveau scrutin dans les deux ans, comme le permet l’accord de Nouméa. Voire un troisième ensuite. Sauf à imaginer que l’Etat ne propose, d’ici là, un nouveau statut élargissant encore l’autonomie du territoire… au risque d’horripiler, cette fois, les «loyalistes» les plus intransigeants.
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