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Libération

Tariq Ramadan, péchés de chair(e)

publié le 28 décembre 2018 à 19h46

Sa chute a été retentissante. Et un long calvaire pour ses anciens soutiens, qui l’ont pratiquement tous abandonnné. Figure controversée de l’islam francophone, Tariq Ramadan, mis en examen pour trois viols en France et en Suisse, a été contraint de reconnaître la double vie de séducteur brutal qu’il menait depuis plus de trente ans.

Son chemin de croix a commencé avec les révélations de Mounia Rabbouj, l’une des femmes qui a porté plainte contre lui. De leurs relations, elle a conservé des centaines de messages et des vidéos ne laissant aucun doute sur leurs pratiques sexuelles. Début juin, Ramadan a donc dû reconnaître, devant les trois juges d’instruction, en charge du dossier ses relations extraconjugales avec cinq femmes.

Quatre mois plus tard, après la révélation de SMS, nouvelle volte-face spectaculaire du prédicateur suisse : il admet avoir eu des relations sexuelles avec les deux femmes qui l’accusent de viol en France, Henda Ayari et celle qui est surnommée «Christelle». Jusque-là, Ramadan traitait ses accusatrices de folles et de mythomanes. Cependant, l’islamologue, remis en liberté à la mi-novembre après neuf mois et demi de détention provisoire, réfute toujours vigoureusement les viols, tout en reconnaissant un type de relations faites de dominations.