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Libération
décryptage

1er janvier, le calendrier de l’après

Hausse du smic, défiscalisation des heures sup, baisse de la CSG… Passage en revue (avec les vraies dates) des changements qui attendent les Français en cette nouvelle année.
publié le 2 janvier 2019 à 20h56

Chaque début d'année, c'est la même ritournelle : des articles intitulés «Ce qui change au 1er janvier» pour évoquer la hausse légale du smic, des allocations sociales ou du prix du gaz, etc. Mais si dans les textes, ces modifications sont bien inscrites au premier jour de la nouvelle année, en pratique, elles interviennent plus tard sur les factures, bulletins de paie ou relevés d'allocations. Calendrier.

Fin janvier : hausse du smic

S’il n’a pas bénéficié de «coup de pouce», le salaire minimum va connaître une augmentation d’1,5 % : 10,03 euros brut de l’heure et 1 521,22 euros brut par mois en 2019, contre 1 498,47 euros en 2018. En net, cela donne 1 204,20 euros mensuels pour cette année, soit une hausse d’un peu plus de 16 euros qui sera visible pour les salariés à la fin du mois lorsqu’ils recevront leur fiche de paie. Le salaire minimum n’avait pas connu un tel bond «légal» depuis 2011-2012. La raison : indexé sur l’évolution des prix à la consommation, le smic bénéficie en 2019 du fort niveau d’inflation en 2018.

Fin janvier : heures sup défiscalisées

Elle aussi se verra sur les fiches de paie de janvier : intégrée au projet de loi votée en urgence fin 2018 pour répondre aux gilets jaunes, la défiscalisation des heures supplémentaires démarre ce mois-ci. Au départ, le gouvernement avait prévu une simple désocialisation (suppression des cotisations salariales) à partir d’octobre. Contraint de répondre aux demandes de «plus de pouvoir d’achat» exprimées sur les ronds-points, l’exécutif a ressorti cette mesure symbolique des années Sarkozy. Les heures sup seront donc exonérées de cotisations salariales (hors CSG, CRDS et cotisations patronales) et d’impôt sur le revenu.

De fin janvier à juin : baisse des prix du gaz

C'est une des concessions accordées le 4 décembre par Edouard Philippe aux gilets jaunes lors de sa déclaration solennelle faite à Matignon : «Ni les tarifs de l'électricité, ni ceux du gaz n'augmenteront […] durant l'hiver qui s'annonce.» Depuis, la commission de régulation de l'énergie (CRE) a annoncé au 1er janvier une baisse des tarifs réglementés d'Engie de 2 % pour cause de «diminution des prix d'importation observés sur les marchés de gros». Cette dernière sera visible sur les prochaines factures. Ensuite, le ministère de la Transition écologique et solidaire a affirmé le 28 décembre dans un communiqué avoir «pris les mesures adéquates pour que les tarifs réglementés d'Engie n'augmentent pas jusqu'à la fin juin 2019». Concrètement, après des années de hausses, le gaz réglementé verra son prix baisser de 0,73 % en février, restera stable en mars avant de diminuer encore en avril (-1,91 %), mai (-0,6 %) et juin (-0,45 %).

Pour ce qui est des prix de l’électricité, le gouvernement n’a plus communiqué depuis début décembre.

Février et avril : modération des pensions de retraites et de certaines allocations

Eux, en revanche, ne profiteront pas de la traditionnelle «revalorisation légale». Les retraités et certains allocataires ne verront pas leurs pensions et leurs prestations sociales suivre la hausse des prix connue l'an dernier. Pour économiser 3,5 milliards d'euros en 2019, elles seront ainsi «modérées» de +0,3 %, soit bien en deçà de l'inflation prévue par le gouvernement pour cette année (+1,3 %). Ce coup de frein «qui engendrera, comme le précisent les documents budgétaires, un gain de pouvoir d'achat moindre par rapport aux règles de revalorisation légale» ne concernera pas toutes les prestations. Seules les allocations familiales, d'invalidité, l'allocation adulte handicapée ou encore les aides personnelles au logement (APL) seront concernées par cette «augmentation maîtrisée». Revalorisés officiellement au 1er janvier, les retraités verront leurs pensions de base évoluer début février. Pour les allocataires (hors APL qui augmenteront en janvier), ce sera en avril.

5 février : augmentation exceptionnelle de la prime d’activité

Ce serait un record. D'ordinaire, les caisses d'allocations familiales mettent trois mois pour verser les montants «revalorisés» de la prime d'activité. Mais pris de court par l'annonce de Macron le 10 décembre - «le salaire d'un travailleur au smic augmentera de 100 euros par mois dès 2019 sans qu'il en coûte un euro de plus pour l'employeur» - le gouvernement s'est arraché les cheveux pour que cette hausse du salaire minimum via la prime d'activité soit visible le plus vite possible. Dans une interview aux Echos le 17 décembre, Edouard Philippe s'est engagé à ce que la prime soit versée «dès le 5 février […] pour compléter le salaire de janvier».

Pas avant juillet : baisse de la CSG pour une partie des retraités

Sous la pression des gilets jaunes, Emmanuel Macron a choisi d'annuler la hausse de CSG pour la moitié des retraités touchés depuis le 1er janvier 2018. Quelque 3,8 millions de foyers verront leur taux de CSG revenir à 6,6 % après un an à 8,3 %. Mais si, dans la loi, la mesure de correction est applicable depuis le 1er janvier, dans les faits, les retraités verront ces changements sur leurs feuilles de pension en juillet. Ils vont devoir patienter.