Dans le milieu, on le surnommait le «gitan de Massy». Christophe Dettinger, un ex-boxeur soupçonné d'avoir agressé deux gendarmes samedi à Paris lors de «l'acte VIII» des gilets jaunes, s'est rendu à la police lundi matin avant d'être placé en garde à vue. Peu avant, ce double champion de France de boxe dans la catégorie des poids lourds-légers (2007-2008) avait tourné une vidéo, diffusée par ses proches sur les réseaux sociaux, pour justifier son geste. «Je me présente, Dettinger Christophe, c'est moi la personne qui ai affronté les CRS samedi», y affirme le retraité des rings de 37 ans, qui se présente par ailleurs comme un gilet jaune.
"Peut-être la prochaine vedette française de la boxe pro" 🥊
— Ina.fr (@Inafr_officiel) January 7, 2019
Christophe Dettinger dans ses oeuvres en 2008 #GiletsJaunes pic.twitter.com/Zb8AgzbtID
Et d'ajouter : «Je me suis fait gazer avec mon amie, j'ai voulu avancer sur les CRS […]. La colère est montée en moi, j'ai mal réagi, je me suis défendu.» Dans cette courte vidéo de 2 minutes, l'Essonien, de noir vêtu, se définit par ailleurs comme un «citoyen lambda». «Je me sens concerné parce que je suis français, je suis fier d'être français. Je ne suis pas d'extrême gauche, je ne suis pas d'extrême droite», se défend ainsi ce gilet jaune, de «tous les rassemblements» depuis la fin novembre. Une cagnotte de soutien à Christophe Dettinger, largement relayée sur les pages Facebook du mouvement lundi, avait d'ailleurs récolté près de 35 000 euros en seulement quelques heures.
Si l'on s'en tient aux faits, samedi, lors d'une nouvelle manifestation des gilets jaunes dans la capitale, des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont éclaté sur la passerelle Léopold-Sedar-Senghor qui relie les deux rives de la Seine au niveau du jardin des Tuileries et à proximité de l'Assemblée nationale. Sur des images largement diffusées sur les réseaux sociaux et par Libération, on voit un gendarme derrière son bouclier entouré de manifestants et frappé tel un vrai boxeur par l'un d'eux, portant un manteau et un bonnet noir. Ce gendarme s'est vu prescrire deux jours d'incapacité totale de travail (ITT), a informé la gendarmerie, tandis qu'un deuxième s'est vu prescrire 15 jours d'ITT après avoir été frappé au sol par des manifestants, dont le même homme. Ils ont porté plainte dimanche. La Fédération française de boxe a ensuite condamné dans un communiqué les agissements d'un «ancien boxeur professionnel» auteur de violences à l'égard des forces de l'ordre.