De qui a-t-on le plus parlé dans la presse en 2018 ? Alors que 2017 avait été rythmée par les échéances électorales, l'année tout juste écoulée a été marquée par la Coupe du monde de football remportée par l'équipe de France. L'événement propulse ainsi la catégorie «sport» en tête de liste (45 % des mentions) pour la première année depuis la création du classement des personnalités les plus médiatisées de la presse française établi par la plateforme Press'Edd. Elle indexe et archive en continu les 1 500 premiers titres de presse française (presse quotidienne nationale et régionale, presse magazine, presse hebdomadaire régionale, professionnelle et spécialisée) et 1 500 sites d'informations.
Pas moins de treize figures du foot pointent dans le top 50, dont deux parmi les cinq premiers : le joueur français Kylian Mbappé (quatrième), suivi du sélectionneur Didier Deschamps. Après le sport suit la politique, associée à 28 % des 1 000 personnalités du palmarès. Une dominante politico-sportive vérifiée d'année en année sur un échantillon des 100 personnes les plus citées (sur les 1 000 que compte habituellement le classement).
Parmi les plus fortes percées médiatiques figurent des personnalités comme Alexandre Benalla, Luigi Di Maio ou Matteo Salvini, grands marqueurs des temps forts de l'actualité politique de l'année. Le premier fait l'objet d'un long feuilleton politico-judiciaire fortement médiatisé à partir du mois de juillet. Les deux autres sont des figures populistes du gouvernement italien ayant émergé après la victoire de leurs partis (Mouvement 5 étoiles et Ligue du Nord) aux élections de mai dernier.
D'autres noms de la vie politique française gagnent en visibilité après deux démissions ministérielles et le remaniement qui a suivi. Gérard Collomb, ex-ministre de l'Intérieur, gagne seize places et se retrouve en septième position, devant Nicolas Hulot (11e), anciennement à la Transition écologique. Ils sont remplacés par Christophe Castaner (27e) et François de Rugy (dix rangs plus loin), qui bénéficient de fait d'un regain d'intérêt médiatique (+11 et +55).
Du côté des chutes notables, on retrouve naturellement les anciens candidats à l'élection présidentielle de 2017. Certains comme François Asselineau, Jacques Cheminade ou Philippe Poutou, présents dans «les 1 000 de la presse de 2017» ne figurent même plus sur le dernier rapport. Par ailleurs les leaders des partis d'opposition, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, perdent de leur panache.
De qui a-t-on le moins parlé dans la presse en 2018 ? Des femmes, encore et toujours. Dernier chiffre encore très peu encourageant : 15,3 % des personnalités du panel sont de sexe féminin, pour seulement 13 % de l'ensemble des citations relevées. C'est le deuxième niveau le plus bas en six ans après celui de 2015 (15,1 % – elles étaient 19 % en 2013).
En tête de classement, des personnalités politiques comme Angela Merkel, Marine Le Pen ou Theresa May. La majorité invisible est à 45 % représentée dans le secteur de la culture et des médias, soit deux points de moins qu'en 2017, année marquée par l'affaire Weinstein et le mouvement #MeToo qui a encouragé la libération de la parole féminine dans le débat public. Un élan de revendications paritaires qui ne s'est visiblement pas soldé d'une meilleure représentation des femmes dans la presse hexagonale.