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Libération

Garde alternée : le nombre d’enfants concernés a doublé en six ans

publié le 10 janvier 2019 à 20h06

La garde alternée ? Elle devrait être pour certains la solution en cas de séparation des parents. Et ce au nom d’une parfaite égalité entre les femmes et les hommes. On en est loin (quelque 70 % des enfants passés devant un juge vivent chez leur mère). Mais la proportion d’enfants qui alternent entre les deux domiciles de leurs parents désunis augmente sacrément.

Selon une étude de l’Insee rendue publique jeudi, elle a tout simplement doublé entre 2010 et 2016. 400 000 enfants (soit 2,7 % des mineurs) vivent la moitié du temps chez chacun de leurs parents. Le plus souvent selon la règle d’une semaine sur deux. Et très rarement avant l’âge de 4 ans (0,7 %), tandis que la proportion d’enfants alternant entre leurs parents croît avec l’âge. Elle est la plus élevée entre 11 et 14 ans (3,8 %).

Voilà pour les grandes lignes du tableau de cette option qui fêtera cette année ses 17 ans grâce à la loi relative à l’autorité parentale portée par Ségolène Royal. Loi qui s’est accompagnée en 2007 de la possibilité de déclarer ses enfants en résidence alternée à la Caisse d’allocations familiales. Dans le détail, la résidence alternée se révèle, à travers cette étude de l’Insee, cantonnée à certains milieux. Le niveau de vie des ménages séparés ayant opté pour ce mode de garde est supérieur en moyenne à celui de l’ensemble des ménages avec mineurs. La pauvreté, note l’Insee, est deux fois moins fréquente pour les enfants en garde alternée (11 % en 2016) que pour l’ensemble des mineurs (22 % en 2016).

Enfin, la répartition sur le territoire des enfants en résidence alternée, parmi lesquels 7 sur 10 vivent en famille monoparentale, est très disparate. Ils sont ainsi nettement plus nombreux dans les départements dépourvus de grandes agglomérations : les Hautes-Alpes (4,4 %), l’Ariège (4 %), la Corrèze et la Dordogne (3,9 %).

C’est dans les départements franciliens, et particulièrement dans les communes densément peuplées que leur présence est la plus faible… Logique, vu les tarifs des logements. Moralité : si la résidence alternée est souvent présentée comme une affaire d’égalité, elle est aussi et beaucoup une question de moyens…