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Hérédité

Mon papa à moi est un mafieux

Après l’ouverture du restaurant de la fille de Salvatore Riina à Paris, retour sur ces enfants de mafieux qui ont décidé de rompre, plus ou moins, avec les traditions familiales.
Karen Gravano, fille de mafieux devenue vedette de téléréalité, à New York en février 2012. (Photo Taylor Hill. AFP)
publié le 11 janvier 2019 à 8h43

Après l’ouverture du restaurant de la fille de Salvatore Riina à Paris, retour sur ces enfants de mafieux qui ont décidé de rompre, plus ou moins, avec les traditions familiales.

Lucia Riina, un restaurant italien à Paris

À la tête de la Cosa Nostra, la mafia sicilienne, entre les années 70 et les années 90, Salvatore Riina était connu dans toute l’Italie pour sa cruauté légendaire. Accusé d’avoir commis pas moins de 150 meurtres, il avait notamment commandité l’assassinat de deux juges italiens lancés sur sa piste. Décédé en prison en novembre 2017, «le fauve» y purgeait 26 condamnations à perpétuité. Ce lourd héritage, sa fille benjamine, Riina, l’assume et a même décidé d’en faire un atout en baptisant son restaurant «Le Corleone», en hommage au village où est né son père. Située rue Daru, dans le huitième arrondissement de Paris, l’enseigne met à l’honneur la cuisine sicilienne.

Maria Concetta Ciavarello, des dosettes de café à l’effigie de son père

Riina n'est pas la première à vouloir profiter de l'héritage de Toto, Maria, la fille aînée du mafieux avait déjà essayé, en 2017, de lancer une marque de café en hommage à son père. Baptisé Zù Toto, la marque avait conçu des dosettes de café à l'effigie du «capo dei capi», le chef des chefs. «Pour moi, mon père n'est pas de la Mafia. Je le regarde avec les yeux d'une fille et, si le reste du monde le voit autrement, je n'y peux rien. Selon moi, c'était un homme bon», avait tranquillement lâché, dans l'émission italienne Le Iene, la progéniture d'un homme ayant ordonné l'exécution d'un enfant de 13 ans avant de dissoudre son corps dans l'acide. Face à la colère d'une partie de la population, la levée de fonds lancée sur internet avait été fermée, signant l'arrêt mort de la petite entreprise familiale.

John Gotti III, dans l’octogone de la MMA

Parrain de la maison Gambino, une des cinq familles mafieuses de New York dans les années 80, John Gotti a fait son beurre dans le trafic de narcotiques avant de se lancer dans l'immobilier. Surnommé «l'intouchable», le mafieux a fini par être condamné pour tous les chefs d'accusation qui pesaient sur lui, dont cinq meurtres. Si son fils, John Gotti Jr, a un temps décidé de perpétuer la tradition familiale, son petit-fils s'est écarté du chemin tracé par ses aïeux, sans mettre de côté la violence. En effet, John Gotti III se fait petit à petit un nom dans les arts martiaux mixtes (MMA), une discipline de combats libres où tous les coups sont permis. Avec un bilan de trois victoires pour aucune défaite, le combattant commence à se faire connaître et espère rendre fier sa famille, sans oublier d'où il vient. Sur son compte Instagram, il prévient : «Même en cage, un lion reste un lion».

Karen Gravano, une téléréalité sur les «femmes de la mafia»

Diffusée à partir de 2011 sur la chaîne de télévision américaine VH1, Mobwives est une téléréalité qui met en scène six femmes dont les époux ou les parents appartenaient à la mafia new-yorkaise. Parmi elles, Keren Gravano, fille de Sammy Gravano, un mafieux de la famille Gambino célèbre pour avoir collaboré à l'arrestation de John Gotti (voir plus haut). La fille du malfrat est apparue dans cinq des six saisons de l'émission qui met à mal l'omerta présente le milieu mafia. Karen Gravano a également fait l'actualité en 2014 après avoir attaqué en justice la société éditrice du jeu vidéo Grand Theft Auto V (GTA V) pour plagiat. La descendante de «Sammy the Bull» jugeait que le personnage d'Antonia Bottino s'inspirait de son histoire.

Jordan Barrett, une carrière dans le mannequinat

Avec un million d’abonnés sur Instagram et sa gueule d’ange, Jordan Barrett est le modèle qui monte. L’Australien a déjà collaboré avec Kate Moss et avait été élu mannequin de l’année 2016 par le site Models.com. Le jeune homme est pourtant le fils d’Adrian Barrett, un des plus gros trafiquants du Pacifique, arrêté en 2013 avec plus de 8,5 millions d’euros de cannabis. La légende raconte que le rejeton du narcotrafiquant aurait été repéré à 14 ans alors qu’il volait des allumettes.