«La première raison d'être des armées, ce sont les opérations.» Dans ses vœux, fort laudateurs, aux armées, prononcés jeudi depuis une base proche de Toulouse, Emmanuel Macron a rappelé cette évidence avant de définir les contours des déploiements militaires français en 2019. «Nous resterons militairement engagés au Levant», a-t-il rapidement affirmé en réponse au retrait américain, annoncé abruptement fin décembre par le président américain, sans que le calendrier ne soit encore très clair. La décision de Donald Trump «ne doit pas nous faire dévier de notre objectif stratégique : éradiquer Daech en le privant d'une empreinte territoriale». «Le combat n'est pas terminé», estime Macron, qui juge sévèrement le revirement de Washington : «Toute précipitation à se retirer serait une erreur.» Mercredi, un attentat dans la ville de Manbij, dans le nord-est de la Syrie, a montré que l'organisation terroriste n'était pas défaite. Quatre soldats américains ont été tués dans cette attaque. Le chef de l'Etat français n'exclut pas, en revanche, une «adaptation [du] dispositif militaire global en fonction des opérations et de la situation politique».
Sur l'autre front, au Sahel, où la France mène depuis 2013 une guerre qui paraît aujourd'hui sans fin, le président français s'est montré optimiste. «Les résultats sont là. Des chefs sont mis hors de combat, des groupes sont bousculés et affaiblis en particulier ces dernières semaines», a-t-il lancé, dans une allusion aux opérations récentes conduites par Barkhane. La violence, loin de disparaître, se déplace dans les pays du Sahel, notamment au Burkina Faso, de plus en plus fragilisé. Contrairement au Levant, où elle intervient dans une coalition dirigée par les Etats-Unis, la France est tête de file dans ce conflit à cheval sur cinq Etats. «Au fond, ce que nous sommes en train de conduire au Sahel est une stratégie inédite associant défense, développement et diplomatie», a dit Macron, qui compte beaucoup sur les Etats de la région pour prendre le relais.