Le collectif, rien que le collectif. Lundi soir, au Trianon, un théâtre du XVIIIe arrondissement parisien, les candidats LREM déclarés ou putatifs pour conduire la liste du parti aux prochaines élections municipales ont mis leur ambition en mode pause. Histoire de donner quelque contenu à leur volonté affichée de «rassemblement» des marcheurs et des parisiens.
Nuisances
Attentifs seulement à ce qu'aucun d'entre eux n'accapare la vedette lors de la soirée de restitution des deux mois d'écoute des Parisiens réalisée cet automne par les marcheurs. A l'exception du vice-président de l'Assemblée nationale Hugues Renson, qui une heure avant le lever de rideau avait indiqué sur Twitter préférer participer à une réunion organisée par le maire LR du XVe arrondissement dans le cadre du grand débat, tous étaient présents. Au premier rang pour le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, le secrétaire d'Etat au numérique, Mounir Mahjoubi, le sénateur Julien Bargeton, et le député de l'Essonne Cédric Villani ; au second rang pour l'adjointe au maire du IVe arrondissement, Anne Lebreton. Privés de micro, ils étaient cantonnés aux rôles de spectateurs
Durant deux heures, la scène est entièrement revenue aux vrais acteurs de Paris&Moi : ses deux coordinateurs, le député Pacôme Rupin et Margaux Pech, les marcheurs et leurs référents parisiens. Soit un ballet d’une vingtaine de personnes occupées à dévoiler un diagnostic sans grande surprise : les Parisiens aiment Paris, mais trouvent que leur ville est sale − la propreté est leur première préoccupation, pas rassurante − l’insécurité est la deuxième, inégalement traitée par la mairie centrale à tout point de vue (fluidité de la circulation, transport et éclairage public, de nuisances sonores, de pollution de l’air, etc.), et pas assez solidaire…
Face à ce diagnostic, les groupes de travail de LREM ont esquissé des solutions. Pour lutter contre l'insécurité, les marcheurs se prononcent pour la création d'une police municipale plus à la main des maires d'arrondissement. Une proposition qui semble d'ailleurs réunir désormais un large consensus, la maire de Paris Anne Hidalgo ayant décidé de soumettre un projet de même nature au conseil de Paris le mois prochain. Coté mobilité intracité, les têtes pensantes de LREM suggèrent d'une part d'anticiper le développement des véhicules électriques en équipant la ville de bornes et d'autre part de réfléchir à un «code de la rue» par quartier pour un partage optimisé de l'espace public entre piétons et véhicules de tous acabits (trottinettes, scooter, vélo, voitures).
«Ponts»
Côté solidarité, LREM propose de s'attaquer conjointement à la solitude grandissante des personnes âgées et aux difficultés de logement des étudiants, en développant la «cohabitation intergénérationnelle». Surtout, faute de foncier disponible à Paris pour construire des logements, le parti suggère de «créer des ponts» avec les villes de banlieue et de grande banlieue. Objectif : les aider à créer des parkings gratuits près des gares et contractualiser l'accès aux équipements sportifs et culturels de part et d'autre du périphérique. La trentaine d'intervenants venus le rejoindre sur scène, Pacôme Rupin tire la conclusion voulue de la soirée : «Pour gagner Paris, il faut un bon candidat, un bon programme et un collectif. Ce soir, nous avons démontré que le collectif est là. Le programme on va le faire. La tête de liste, on l'aura aussi.» Au premier rang, c'était à qui afficherait le plus large sourire.