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Transports

CDG Express : le feu vert de la ministre ne rassure personne

Grand Paris, en chantierdossier
Elisabeth Borne a donné son accord pour lancer les travaux du métro vers l'aéroport Charles-de-Gaulle. Mais les inquiétudes sur l'impact des travaux sur le trafic du RER B demeurent. Et la date des JO 2024 pourrait ne pas être tenue.
Le RER B à Paris. (JACQUES DEMARTHON/Photo Jacques Demarthon. AFP)
publié le 6 février 2019 à 20h35

Dans son rapport rendu public mardi, le préfet de la région Ile-de-France, Michel Cadot, écrivait : «Rien ne s'oppose aujourd'hui à la signature du contrat de concession permettant le démarrage effectif des travaux sécurisant la réalisation du CDG Express.» Le prenant au mot, la ministre des Transports, Elisabeth Borne, annonçait dès le lendemain matin dans une interview au Parisien que le contrat de concession serait signé dans les prochains jours. «C'est indispensable pour pouvoir donner le coup d''envoi des travaux sans perdre de temps.»

Les réactions n'en ont pas perdu non plus. Les élus régionaux du Front de gauche ont dénoncé dans un communiqué de presse le «passage en force du gouvernement». Ils rappellent que «des centaines d'élus locaux de tous bords politiques, des usagers, des citoyens refusent ce projet de train rapide» et affirment que le rapport demandé au préfet n'était «qu'une vaste opération d'enfumage destinée à faire passer la pilule d'un train aux tarifs prohibitifs pour les Franciliens et ignorant les territoires qu'il traverserait».

La plus grande inquiétude porte sur l'impact que vont avoir les travaux sur le fragile fonctionnement du RER B. Le CDG Express est supposé être opérationnel au 1er janvier 2024 pour les Jeux olympiques. Du coup, ses constructeurs, ADP, SNCF Réseau et la Caisse des dépôts, n'ont que deux options: soit ils foncent pour tenir les délais et perturbent sérieusement les lignes RER. Soit ils ratent les JO. La ministre a choisi. Dans son interview, elle assure que ce chantier «ne se fera pas au détriment des transports du quotidien» et prend acte du fait que le métro pourrait n'être pas prêt pour les JO.

Valérie Pécresse, présidente de la région, a depuis toujours défendu l'importance d'une liaison directe vers l'aéroport qu'elle estime indispensable pour l'attractivité de la région capitale. Mais la semaine dernière, elle tirait «le signal d'alarme sur la dégradation des conditions de transport des voyageurs sur le RER B». Et ce mercredi, elle se déclare «vigilante» pour la suite. Dans un communiqué publié ce jeudi, on peut lire : «La présidente de région n'est pas convaincue de la capacité de SNCF Réseau de réaliser le projet CDG Express d'ici à 2024 sans dégrader les conditions de circulation des 1,6 million de voyageurs de l'axe nord.»

Le préfet écrit d'ores et déjà que «la totalité des travaux à conduire, à partir de 2021 et jusqu'en 2024, va nécessiter des coupures de circulation importantes sur cet axe ferroviaire».