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Libération
Le portrait

Louis Boyard, à pied d’œuvre

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Vivant en banlieue, le président de l’UNL, blessé par la police lors de l’acte XII des gilets jaunes, s’épanouit dans le syndicalisme lycéen.
(Photo Cyril Zannettacci. Vu)
publié le 8 février 2019 à 17h07
(mis à jour le 8 février 2019 à 19h41)

Louis Boyard donne rendez-vous à Saint-Michel, à Paris. Le RER C s’y arrête. Pour lui, qui habite en banlieue, à Villeneuve-le-Roi, dans le Val-de-Marne, c’est pratique. De plus, à 14 heures, une manif à l’appel de plusieurs organisations syndicales et de gilets jaunes commence du côté de l’Hôtel de Ville, tout proche. Il s’assoit en terrasse chauffée, péniblement, lâche ses béquilles et commande un chocolat chaud. On lui demande comment va son pied. Question étrange mais d’actualité : samedi dernier, le président du syndicat lycéen UNL a été blessé par les forces de l’ordre lors de l’acte XII des gilets jaunes. Un de plus. Par un tir de LBD ou une grenade de désencerclement, il ne sait pas. Il a porté plainte. Les images du gamin évacué par les pompiers ont fait le tour du Web et entraîné les remarques outragées de nombreux leaders politiques de gauche. La tête blonde de 18 ans, à la bonne bouille passe-partout d’adolescent, était pourtant là pacifiquement.

«Ça ne dégonfle pas, explique Louis Boyard, montrant la grosse chaussette grise qui lui sert de protection. Mon pied fait deux fois la taille d'un pied normal et j'ai une bulle d'eau qui a commencé à enfler. Mais je m'estime chanceux, je n'ai pas de fracture. Dans deux semaines, ça sera réglé, ce n'est pas à vie.» Il continue : «Le problème, c'est que je m'y attendais. C'est ça qui m'inquiète. Aujourd'hui, on sait qu'il y aura des violences policières en manifestation. Ce n'est pas normal, mais ça ne choq

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