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Libération

Anne Hidalgo met Airbnb à l’amende pour ses annonces illégales

publié le 10 février 2019 à 19h56

Déjà tendues, les relations entre Airbnb et la Ville de Paris ne devraient pas s’arranger. La maire, Anne Hidalgo, a annoncé avoir assigné vendredi la plateforme américaine, dont Paris constitue la première destination, pour avoir mis en ligne plus de 1 000 annonces non enregistrées. Une disposition de la loi Elan prévoit que pour chaque annonce non assortie d’un numéro d’enregistrement, la plateforme les hébergeant est passible de 12 500 euros d’amende. L’audience est programmée au 21 mai devant le tribunal de grande instance de Paris.

«Nous ne pouvons accepter qu'Airbnb et consorts ne respectent pas la loi, a déclaré Anne Hidalgo au JDD. Le but est de provoquer un électrochoc pour en finir avec ces locations sauvages qui dénaturent certains quartiers.»

Depuis plusieurs semaines, 31 agents municipaux se sont livrés à un examen détaillé des annonces pour la capitale. Ils n'ont retenu dans un premier temps que les plus populaires : celles avec plus de dix commentaires, preuve de locations régulières, dans les arrondissements les plus concernés - du Ier au VIIe arrondissement et dans le XVIIIe arrondissement, près de Montmartre - et pour un tarif à la nuitée d'au moins 100 euros. Résultat : 1 010 annonces examinées ne respectent pas la loi, ce qui rend le site passible d'une amende de 12 625 000 euros.

Seules 28 861 annonces, selon le JDD, affichent ce numéro d'enregistrement, qui les autorise à les louer pour 120 nuitées par an maximum, soit environ 40 % des meublés touristiques. «Que des Parisiens puissent louer leur appartement ou une chambre, de temps en temps, pour arrondir leurs fins de mois ne me choque absolument pas, poursuit la maire de Paris. Ce qui est choquant, c'est quand des gens en font vraiment leur commerce principal […] et que ça vienne concurrencer les hôteliers, mais surtout priver des Parisiens de logements».

Pour sa défense, Airbnb dit s'être mis en conformité avec la loi, qui l'oblige à informer le loueur de meublé de son obligation d'enregistrement préalable. Ainsi plus de 120 000 mails ont été envoyés et une page sur l' «hébergement responsable» a été créée. La plateforme estime cependant, invoquant le droit européen, qu'elle n'a pas à  «surveiller de manière proactive» le comportement de ses loueurs et juge le cadre légal parisien «inefficace, disproportionné et contraire à la réglementation européenne».