L’épidémie de grippe en cours serait responsable de 1 100 décès entre début octobre et fin janvier. Pour arriver à ce chiffre, Santé publique France observe d’abord le nombre de morts enregistrées à l’état civil pendant la période, sur un échantillon de 3 000 communes représentant 80 % de la population française. Ce chiffre est multiplié par 1,25 pour obtenir une estimation pour la France. Quand le nombre de décès constatés est supérieur à celui normalement attendu, on parle alors d’excès de mortalité. Il faut ensuite prendre la mesure du nombre de cas de grippe. L’agence s’appuie sur les données du réseau Sentinelles, composé de médecins généralistes français qui repèrent les nouveaux cas en consultation. Ils estiment qu’il y en avait 409 300 la semaine dernière. Le réseau considère, sur cette base, que l’ensemble du pays est en zone d’épidémie.
Enfin, Santé publique France intègre dans un modèle statistique les données de mortalité «toutes causes» et plusieurs paramètres qui peuvent aussi avoir un impact sur la mortalité : données de circulation de la grippe, données météorologiques… «Tout ça nous permet de calculer avec une certaine précision le nombre de décès attribuables à la grippe», explique à CheckNews Santé publique France. «On se rend compte qu'environ 70 % de l'excès de mortalité "toutes causes" au cours de l'épidémie de grippe est lié au virus.» Dans l'immense majorité des cas, il s'agit de personnes de plus de 65 ans qui ne meurent en général pas directement de la maladie mais de ses conséquences sur leur système immunitaire.