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Libération
Manifestation

Un fourgon de policiers violemment attaqué par des gilets jaunes à Lyon

Des policiers ont été pris à partie par des manifestants, le 16 février 2019 à Lyon, lors d'une mobilisation des "gilets jaunes". (TWITTER / ALTERNATIVE POLICE) (TWITTER / ALTERNATIVE POLICE)
publié le 17 février 2019 à 18h12

Deux policiers, membre de la CRS autoroutière, ont été violemment attaqués à bord d'un fourgon samedi à Lyon lors d'une manifestation des «gilets jaunes». L'attaque a été condamnée par les autorités, en premier lieu par le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. Le parquet de Lyon a ouvert une enquête pour des «faits de violences avec arme et en réunion sur personnes dépositaires de l'autorité publique», confiée à la Sûreté départementale, sans interpellation à ce stade.

La manifestation des «gilets jaunes» a bloqué pendant deux heures, samedi, la circulation dans un sens de l'autoroute A7 qui traverse Lyon. Le véhicule de police, appartenant à la CRS autoroutière, était pris dans le trafic quand il a été violemment attaqué. «On est pris à partie et on reçoit des pavés», entend-on dire le policier qui filme la scène au début de la vidéo. Au volant, sa collègue tente de se frayer un chemin entre deux files de voitures, sous les jets de projectiles. La scène dure plus d'une minute.

Les images ont diffusées sur le compte twitter du syndicat Alternative police et visionnées près d’un million de fois.

Sur la vidéo, on voit notamment un manifestant vêtu de noir arriver en courant et sauter sur le capot. D'autres lancent des projectiles qui brisent les vitres. Certains assaillants portent un gilet jaune, d'autres non. Des forces de l'ordre arrivent finalement pour protéger leurs collègues. La conductrice finit en pleurs. «J'ai trop eu peur», l'entend-on souffler à la fin du document, qui a provoqué l'indignation.

Le syndicat Alternative Police, qui a diffusé la vidéo sur les réseaux sociaux a indiqué : «On voulait montrer l'extrême violence à laquelle les policiers sont confrontés au quotidien et le sang-froid remarquable dont nos deux collègues ont fait preuve», a déclaré Alexandre Costa, délégué zonal du syndicat en Auvergne-Rhône-Alpes pour les CRS.

Les deux fonctionnaires attaqués appartiennent à la CRS 45, une unité mixte de maintien de l'ordre et de sécurité routière basée à Genas à l'est de Lyon. «Mais eux font de la sécurité routière, pas du maintien de l'ordre. Qu'on ne vienne donc pas nous dire qu'ils ont fait de la provocation», a ajouté le syndicaliste.

le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a dénoncé une «violence insupportable» dans un tweet. «Demain ils seront dans leur commissariat pour enregistrer la plainte d'une femme agressée ou sur le terrain pour porter secours à un commerçant braqué. Leur quotidien : nous protéger. Notre devoir : ne rien laisser passer. STOP !», a ajouté le ministre en soutien aux policiers.

Le secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Laurent Nuñez, a lui estimé sur BFMTV que cette attaque était «emblématique du mouvement», dénonçant l'œuvre de «hordes sauvages» et saluant la réaction des deux policiers qui ont montré «un calme absolu du début à la fin malgré la violence».