En décembre, les 281 salariés de l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve, dans le Nord, apprenaient que leur usine allait être sauvée par le groupe franco-belge Altifort. Ce jeudi, ils déchantent : Bercy a confirmé à l'AFP l'information, révélée par le Figaro, selon laquelle Altifort n'a en fait pas les fonds nécessaires pour mener à bien son projet de reprise. Le groupe «a trompé tout le monde», accuse le ministère de l'Economie, précisant : «Altifort nous a confirmé qu'il ne pourrait verser aucun des fonds sur lesquels il s'était engagé, ni les dix millions de fonds propres, ni les 25 millions de levée de fonds.» A moins que ces sommes soient miraculeusement réunies avant le 27 février, la cession sera donc annulée, et l'usine plus menacée que jamais.
Bercy précise : «La décision que nous avons prise avec tous les salariés, c'est de travailler à une nouvelle reprise en démarchant tous les industriels qui peuvent être intéressés. Nous referons un point en début de semaine prochaine dans le même format, avec les salariés, les députés, le président de la région Xavier Bertrand pour voir où nous en sommes.»
La reprise de l’usine par Altifort devait avoir lieu pour un montant de 152 millions d’euros. La reprise d’Ascoval se décomposait ainsi: 47 millions d’euros de fonds publics «sous forme de prêt» (25 millions de l’Etat, 12 de la région Hauts-de-France et 10 de Valenciennes-Métropole), 35 millions d’apport d’Altifort, 40 millions de crédit-bail pour le financement d’un futur train à fil et 30 millions d’affacturage.
Créé il y a quatre ans, le groupe sidérurgique Altifort a grandi par rachat successifs. Il atteint désormais un effectif de 1 500 salariés, dont 1 370 en France, pour un chiffre d’affaires prévisionnel annoncé de 200 millions d’euros en 2018.