«Ça a de la gueule, non ?»
Mais «le joli symbole» évoqué par Virginie Calmels cache mal que, depuis la campagne présidentielle, les relations entre Alain Juppé et elle s'étaient quelque peu dégradées. En décembre 2016, elle fonde son propre mouvement «la droite lib», incarnation d'une droite entrepreneuriale, résolument libérale. Elle soutient Fillon à la présidentielle. Quand celui-ci est rattrapé par les affaires, elle presse Alain Juppé, son mentor, d'incarner le plan B. Sans succès. En décembre 2017, elle soutient la candidature à la présidence de LR de Laurent Wauquiez, dont elle est pourtant très éloignée sur le fond. Elle se justifie en arguant de «sa complémentarité» avec celui qui va devenir le patron de la droite. En privé, Alain Juppé réagit assez vivement au retournement de veste de celle qu'il a longtemps considéré comme sa possible dauphine à Bordeaux. Le Canard rapporte alors cette saillie que Juppé niera avoir tenue : «Virginie Calmels, c'est la logique Endemol. Ça lui rapporte, elle y va. Elle n'a pas de principes. Elle a les dents qui rayent le parquet.» Un proche de Juppé résume aujourd'hui : «Virginie Calmels en politique, c'est l'itinéraire d'une enfant gâtée et chieuse en plus.»
Sceller la rupture
Avec Laurent Wauquiez, l'idylle alors mise en scène au pied du mont Mézenc en Haute-Loire aura duré le temps d'un semestre. Lors de son ralliement, elle se défend «d'être une caution ou un alibi». Une fois élu, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes la nomme numéro 2 du parti avec le titre de vice-présidente. Elle pense alors qu'il s'agit d'une volonté de rassemblement de Wauquiez. Mauvaise pioche. En juin, la diffusion par LR d'un tract pour que «la France reste la France» va sceller la rupture entre le président du parti et Virginie Calmels. Dans une interview sans concession au Parisien, elle prend le large : «J'ai cru avec sincérité à la volonté de rassemblement de Laurent Wauquiez et j'ai soutenu ses propositions, car je suis pour un régalien fort. Depuis son élection, il démontre au fur et à mesure des jours qui passent qu'il semble être uniquement là pour défendre sa propre ligne. Il estime qu'il ne doit son élection qu'à sa seule présence. Je ne partage pas cette vision.» Les enquêtes d'opinion tendent à prouver que la stratégie Wauquiez est un échec et Virginie Calmels a beau jeu aujourd'hui de dénoncer «un climat politique général qui manque de souffle» pour justifier son retour dans le monde l'entreprise.