Est-ce un geste «historique», comme le dit la ministre de la Santé ? Mardi, Agnès Buzyn a, en tout cas, annoncé une hausse des tarifs hospitaliers qui déterminent le budget des hôpitaux, mettant de fait un terme à huit ans de baisse. «Les tarifs seront en hausse de 0,5 %, a ainsi déclaré mardi matin la ministre sur RTL. L'étau permanent sur l'hôpital va pouvoir être desserré cette année.»

En d'autres termes - mais c'est assez technique -, dans la tarification à l'activité, le financement des établissements de soins dépend du nombre d'actes pratiqués, auxquels correspondent des tarifs, c'est-à-dire les montants remboursés chaque année aux hôpitaux par l'assurance maladie. En 2019, c'est l'enveloppe de financement des établissements ayant une activité de médecine, chirurgie et obstétrique (MCO) qui progressera de 0,5 %. Les hôpitaux psychiatriques disposeront quant à eux de 100 millions d'euros supplémentaires, puisque ces derniers fonctionnent avec une enveloppe globale. Tous les observateurs le concèdent : ce geste, même s'il reste limité, semble marquer un changement, les tarifs MCO ayant baissé encore de 0,5 % l'année dernière. «Nous avons été entendus», s'est ainsi réjoui le président de la Fédération de l'hospitalisation privée, Lamine Gharbi. «C'est un signal positif et la contrepartie des efforts fournis ces dernières années par les hôpitaux, a poursuivi Frédéric Valletoux, qui dirige la Fédération hospitalière de France. Cela va donner un peu d'oxygène au système, même si cela doit n'avoir que peu d'impact sur le déficit global des hôpitaux publics, qui est prévu autour d'un milliard d'euros fin 2019.»

Ce coup de pouce est aussi diplomatique. Il intervient alors que commencent les discussions autour de la prochaine loi santé, qui devrait être débattue avant l’été. Ce texte devrait revoir, entre autres, la carte hospitalière avec la labellisation de plus de 400 hôpitaux de proximité, sujet sensible dans les territoires souffrant de déserts médicaux.