Le climat social morose de ces derniers mois ne semble pas affecter le marché parisien de la pierre. Les prix, qui sont déjà au zénith, ont continué à galoper au rythme annuel de 5,7 % au quatrième trimestre 2018, comparé à la même période en 2017, indiquent des chiffres de la chambre des notaires du Grand Paris, publiés jeudi. Le prix médian du mètre carré s’établit désormais à 9 570 euros, soit 21 % de plus qu’au deuxième trimestre 2015.
Concrètement, pour les acquéreurs qui peinent à boucler leur budget, cela correspond, selon l'étude, «à une hausse de 1 680 euros du mètre carré en trois ans et demi». Et ce n'est pas fini. Les projections établies à partir des promesses de ventes signées ces dernières semaines anticipent un tarif de 9 730 euros en avril. La barre symbolique des 10 000 euros du mètre carré n'est plus très loin.
Les prix de l’immobilier dans la capitale ont quadruplé en vingt ans en euros courants (2 340 euros par mètre carré au quatrième trimestre 1998) et triplé en euros constants, alors que pendant la même période, l’inflation n’a été que de 31,9 %. L’enrichissement des propriétaires fonciers est inédit. Le temps qui passe et le déséquilibre récurrent du marché parisien, favorable aux vendeurs du fait d’une offre insuffisante face à la demande, n’a cessé de pousser les prix vers le haut.
Aujourd'hui, 9 arrondissements sur 20 affichent des prix supérieurs à 10 000 euros. Le XIXe arrondissement est le plus abordable de la capitale (7 930 euros par mètre carré) alors que le VIe (le plus cher) est à 13 150 euros. Mais il s'agit de prix médians. Et selon la qualité de l'immeuble, du logement, du quartier, les tarifs peuvent monter beaucoup plus haut. Parfois, dans des quartiers comme Odéon ou l'île Saint-Louis, ils frôlent les 20 000 euros.