«Je me suis séparée de mon ex-conjoint en 2009. Pendant un an, il ne m’a rien versé pour notre fils, aujourd’hui âgé de 10 ans. Pour le pousser à subvenir aux besoins de cet enfant qu’il avait voulu aussi, j’ai brandi la menace d’aller en justice, et c’est ce qu’on a fait : on s’est mis d’accord sur une pension alimentaire d’un montant de 150 euros par mois, homologuée par un juge. Sauf qu’il ne me versait toujours rien, alors je me suis renseignée sur Internet et j’ai fait appel à un huissier pour obtenir une saisie sur ses allocations chômage. Ça m’a coûté 80 euros, mais au moins j’ai pu toucher la pension pendant quelque temps. En tout cas jusqu’à ce qu’il se mette à son compte.
«Depuis, il a complètement arrêté de payer, on dirait qu’il craint que cet argent ne me serve à moi. Alors qu’entre les sorties scolaires, les vêtements, la cantine, la nourrice… Mes frais dépassent largement les 200 euros. Je gagne 1 300 euros net par mois, donc cela a parfois été compliqué, il m’est arrivé de devoir faire appel à l’aide alimentaire. Mon fils mangeait, et moi je priais pour qu’il n’ait plus faim pour pouvoir finir son assiette. Pour faire face, je fais des heures supplémentaires, parfois jusqu’à soixante-six heures par semaine, parce qu’il n’est pas question que mon fils manque de quoi que ce soit.
«J’ai envoyé des lettres recommandées, et même porté plainte pour abandon de famille en 2017. Je n’ai pas de nouvelles depuis. Je ne sais plus très bien quoi faire : je sais que je pourrais faire appel à la CAF, mais je finis par me décourager. Je pense que je ne reverrai jamais cet argent.»