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Quatre prisons encore bloquées dont celle de Condé-sur-Sarthe

Un surveillant de l'administration pénitentiaire devant la prison d'Alençon, le 7 mars 2019 à Condé-sur-Sarthe (Photo JEAN-FRANCOIS MONIER . AFP)
par AFP
publié le 8 mars 2019 à 9h55
(mis à jour le 8 mars 2019 à 10h52)

La prison d'Alençon/Condé-sur-Sarthe (Orne), où deux surveillants ont été poignardés mardi par un détenu radicalisé, était bloquée vendredi pour la troisième journée consécutive par des surveillants, un mouvement social qui a conduit au blocage de trois autres prisons et à des débrayages un peu partout.

«Le centre pénitentiaire de Condé est toujours bloqué. 50 agents étaient devant à 7 heures», a indiqué le service de communication régional de l'administration pénitentiaire. Jeudi matin les forces de l'ordre étaient intervenues pour y déloger les manifestants le temps que de la nourriture puisse entrer dans la prison et que les officiers puissent prendre leur service.

D'après l'administration pénitentiaire centrale, trois autres prisons étaient bloquées vers 9 heures, celles de Seysses-Muret (Haute-Garonne), d'Orléans et des Baumettes à Marseille. Selon Emmanuel Baudin, secrétaire général FO-Pénitentiaire, «il y a 80 établissements en mouvement, mais certains ne le sont déjà plus car les forces de l'ordre sont intervenues. La mobilisation passe par des blocages, des retards de prise de service, des services minimum à l'intérieur».

Pause ce week-end

Vers 8h30, l'accès à la prison marseillaise des Baumettes était à nouveau bloqué par une centaine de surveillants, rejoints par une vingtaine de gilets jaunes, a indiqué David Cucchietti (FO). «Notre état d'esprit, c'est qu'on veut absolument que notre cause avance, qu'ils lâchent quelque chose. Nous, de toute façon on ne lâchera pas, on ne peut pas continuer de travailler dans ces conditions», a-t-il ajouté.

«Pour qu'on obtienne quelque chose, il faut vraiment qu'on fasse un mouvement très dur», a-t-il ajouté, expliquant qu'il y avait «de grandes chances que le mouvement fasse une petite pause ce week-end avant de repartir» la semaine prochaine.

Une quarantaine de personnes à Châteauroux et une quinzaine à Orléans ont blqué les portes d’entrée : le personnel pouvait rentrer mais pas les intervenants ni les livraisons, selon les services de l’administration pénitentiaire.

Militants syndicaux délogés

L'accès à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne), la plus grande d'Europe, a été elle bloqué durant quelques heures vendredi matin par des militants syndicaux, qui ont été délogés sans heurts par les forces de l'ordre vers 8 heures, a-t-on appris de source syndicale. Mercredi matin, dix-huit établissements pénitentiaires étaient «bloqués» en France.

Pour le secrétaire général CGT-Pénitentiaire Christopher Dorangeville, il faut que les syndicats soient reçus par la ministre «pour mettre sur la table les difficultés que l'on rencontre au quotidien». «Tout cela avait déjà été évoqué en 2018, mais un seul syndicat (Ufap-Unsa, NDLR) avait accepté de signer les propositions de la ministre» Nicole Belloubet, a-t-il estimé.

En janvier 2018, un vaste mouvement de trois semaines avait démarré après l’agression par un détenu jihadiste de trois surveillants à la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), prison la plus sécurisée de France avec celle de Condé-sur-Sarthe.