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Libération
Repères

Affaire Tapie : les autres prévenus .

publié le 10 mars 2019 à 20h56

Maurice Lantourne L’Avocat

Avocat historique de Bernard Tapie, on lui reproche ses accointances avec les tribunaux de commerce, dont il est fin connaisseur, mais aussi d’avoir œuvré en coulisse en vue de la constitution du tribunal arbitral. En cause, ses relations, quoique très anciennes et pas toujours payées en retour, avec l’un des trois arbitres, Pierre Estoup, également poursuivi pénalement.

Pierre Estoup Le pilote de l’arbitrage

Ancien président de la cour d’appel de Versailles, ce haut magistrat à la retraite, âgé de 92 ans, reconverti depuis dans la justice privée, aura piloté l’essentiel de l’arbitrage Tapie, faisant tout le job à la place des deux autres arbitres - Pierre Mazeaud et Jean-Denis Bredin -, trop heureux de se décharger sur lui. Sa défense entend dénoncer une enquête exclusivement à charge.

Stéphane Richard L’ex-dircab de Bercy

L’ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde pourrait se défausser sur son ancienne ministre, déjà condamnée pour simple négligence par la Cour de justice de la République. Actuel président-directeur général d’Orange, il va devoir expliciter les rapports confus et hypocrites entre pouvoir politique et haute fonction publique.

Jean-François Rocchi L’ex-président du CDR

Ancien président du Consortium de réalisation (CDR), caricature du carriérisme dans la haute fonction publique, dont l’accusation dénonce un «comportement singulier dans la plus totale clandestinité». Une fois rendu l’arbitrage Tapie, Rocchi avait réclamé une nouvelle sinécure (au BRGM) à la sarkozie, tout en se disant «déshonoré par cette affaire».

Bernard Scemama ex-président de l’EPFR

Président de l’établissement public de financement et de restructuration, organisme public censé surveiller le CDR, il aura joué les idiots utiles. Nommé à ce poste pour quelques mois, il entérinera tout, nonobstant quelques vagues préventions. Entre obéissance à l’Etat et fierté d’un haut fonctionnaire, l’accusation lui reproche d’avoir agi «en conscience».