Les marcheurs ont remis leur copie. Alors que dans le cadre du grand débat national initié par le président de la République, les consultations locales lancées mi-janvier doivent s'achever vendredi, le mouvement macroniste a voulu «apporter sa pierre» sur les quatre chapitres en discussion (démocratie et citoyenneté, transition écologique, fiscalité, organisation de l'Etat et des services publics). Lors d'un rassemblement à Chartres (Eure-et-Loir), le délégué général LREM, Stanislas Guerini, a présenté ces propositions sur lesquelles quatre ateliers ont planché, récoltant 3 500 contributions en ligne. Parmi celles-ci, celle d'«un jour supplémentaire travaillé pour des mesures en faveur de nos aînés», et ce afin de contribuer au financement de l'hébergement en Ehpad. «C'est un vrai débat de société que nous lançons aujourd'hui», vante Guerini qui se targue de poser LREM en «aiguillon».
Soulignant «le sentiment d'injustice» des retraités liée à «la sous-indexation des retraites», Guerini a également réaffirmé l'intention de son parti de revenir, dans le prochain budget, sur la limitation à 0,3 % de la revalorisation des pensions en 2019, soit bien en deçà de l'inflation (1,8 % en 2018). «Les retraites modestes doivent être réindexées à l'inflation», avait-il annoncé dimanche matin dans le Parisien. Le député de Paris a repris d'autres propositions qu'il avait dévoilées dans cette interview. Par exemple, pour le volet «démocratie et citoyenneté», la prise en compte du vote blanc dans les suffrages exprimés ou le fait de muscler l'évaluation des lois par le Parlement, grande marotte des députés LREM. S'il n'est pas «un grand fan du RIC», le référendum d'initiative citoyenne très populaire auprès des gilets jaunes, Guerini a mis sur la table l'idée de «propositions de lois citoyennes» : «Dès qu'un sujet mobilisera plus d'un million de citoyens, cela déclenchera une conférence de consensus» chargé d'élaborer un texte qui sera soumis au Parlement. Une manière de concilier «démocraties représentative et délibérative», a-t-il expliqué, soutenant encore le principe d'un «congé vie politique» pour permettre à chacun de se lancer dans une campagne électorale.
«Desserrer l’étau financier»
Côté fiscalité, le délégué général LREM a réaffirmé l'engagement pris dans la campagne de baisser les impôts et souhaité que la majorité aille «au bout de la suppression de la taxe d'habitation» y compris pour les 20 % les plus aisés. «Les plus grandes fortunes tireront un avantage», admet-il. Si le rétablissement de l'ISF n'est pas au programme, LREM suggère d'alourdir l'impôt sur la fortune immobilière pour les plus gros patrimoines immobiliers.
Appelant à «desserrer l'étau financier qui entrave nos concitoyens», Stanislas Guerini propose par ailleurs de faire prendre en charge par les assureurs – qui vont, selon lui, bénéficier de la baisse des accidents de la route – le coût des contrôles techniques, en particulier des contre-visites.
Concernant la transition écologique, le parti préconise la mise en place par l’Etat et les collectivités de locations sur une longue durée de voitures à faibles émissions, pour moins de 50 euros par mois. Il est aussi question de prévoir l’interdiction de la publicité pour les véhicules les plus polluants ou d’étudier la possibilité de taxer le carburant dans le secteur aérien et maritime.
Lundi et mercredi prochains, associations, partenaires sociaux et élus seront encore consultés dans le cadre de quatre «conférences thématiques» puis le grand débat doit entrer dans la phase des synthèses : des «conférences citoyennes» réuniront dans chaque région entre 70 et 100 citoyens tirés au sort et «représentatifs de la diversité sociologique» de leur territoire pour trier et hiérarchiser les propositions issues du terrain et de la plateforme numérique.